Algérie

L'Algérie serrera-t-elle les cordons de la bourse' LES PRIX DU PETROLE S'ENFONCENT SOUS LES 80 DOLLARS



Le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril, avait fait remarquer, en début d'année, le FMI. L'Algérie doit remettre les pieds sur terre et ramener ses ambitions à de plus justes proportions...
L'économie nationale est prise à la gorge. Comment desserrer l'étau' L'Algérie n'a d'autre alternative que de réduire son train de vie. Les premières secousses risquent de se faire sentir plutôt que prévu et le débat portant sur la dépendance de l'économie algérienne par rapport à ses exportations en hydrocarbures, en général, et au pétrole en particulier de se faire extrêmement pressant. Il ressurgira à un moment des plus cruciaux. Les prix du pétrole ont, en effet, enfoncé la barre des 80 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en août avait clôturé la semaine sur une hausse de 1,56 dollar à 79,76 dollars. Les cours du baril s'étaient ressaisi vendredi après avoir chuté de 3 dollars la veille, pour se retrouver sous la barre de 80 dollars pour la première fois depuis octobre. Un niveau jugé insuffisant pour que l'Algérie puisse faire face à des impératifs devenus, par la force des choses, de véritables boulets de canon. La facture des importations a explosé en 2011 pour dépasser les 46 milliards de dollars alors que les craintes de voir les chantiers initiés dans le cadre du plan de développement économique contrariés sont bel et bien réelles. Une enveloppe de 286 milliards de dollars doit être consacrée dans le cadre du plan de développement économique (2010-2014) initié par le président de la République. Création de 3 millions d'emplois, développement des infrastructures routières et ferroviaires, programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts-Plateaux et celles du Sud, construction de 80 stades omnisports, 5000 établissements scolaires, d'une cinquantaine de cités universitaires pouvant héberger 400.000 étudiants, de 300 centres de formation professionnelle... Si l'on ajoute à tout cela la flambée des prix des produits de consommation de base, celle des fruits et légumes et des viandes qui devraient être exacerbées avec le début du mois sacré du Ramadhan, il n'est pas exclu que l'enveloppe consacrée pour maintenir la paix sociale ne connaisse une coupe sombre.
Le prix est estimé à quelque 12 milliards d'euros par an. La chute des prix du pétrole, qui est liée entre autre à une production record des pays de l'Opep, inquiète sérieusement l'Algérie. «Actuellement, il y a une augmentation injustifiée de la production au niveau de l'organisation. Avec cette surproduction, il risque d'y avoir une baisse incontrôlée des prix à des niveaux qui seraient très difficiles de rétablir par la suite.
Le maintien du plafond adopté en décembre dernier ne sera pas suffisant pour redresser le marché», a expliqué le ministre de l'Energie dans une déclaration à l'APS, juste avant l'ouverture de la 161e réunion de l'Opep qui s'est tenue le 14 juin à Vienne, en Autriche. La baisse continue. On n'est certainement pas loin de la prise de décisions drastiques qui doivent toucher des secteurs vitaux de l'économie nationale. L'économie nationale pourra-t-elle supporter la dégringolade des cours du pétrole. «L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a... rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril», avait fait remarquer, en début d'année, le Fonds monétaire international. Le grand argentier du pays, qui a tablé sur une hausse des recettes d'hydrocarbures de l'ordre de 2,5%, soit quelque 64 milliards de dollars sur la base d'un prix du baril à 90 dollars dans le cadre du projet de loi de finances 2012 doit sans doute corriger sa copie si les cours de l'or noir venaient à s'enfoncer davantage. La Banque mondiale confirme cette hypothèse dans son rapport semestriel qui porte sur les perspectives économiques mondiales. «Concernant les pays exportateurs de pétrole de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ndlr), la BM souligne qu'un prix du brut au-dessus des 100 dollars leur permettra de poursuivre leurs dépenses dans le secteur des infrastructures et dans les projets sociaux...» rapporte une dépêche de l'APS datée du 12 juin. La ligne rouge a été de loin, dépassée si l'on se fie aux prévisions de ces instances financières internationales dont la crédibilité est attestée. L'Algérie doit remettre les pieds sur terre et ramener ses ambitions à de plus justes proportions.


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