Algérie

L'Algérie se tourne vers l'Afrique


L'Algérie se tourne vers l'Afrique
La signature de trois conventions de coopération avec l'Ethiopie à l'occasion de la visite de trois jours entamée samedi dernier du Premier ministre de ce pays, confirme la tendance. Cette visite succède à celles effectuées récemment par les présidents du Sénégal, du Niger, du Bénin et du Tchad. Toutes sont dédiées à la redynamisation des relations de coopération et de partenariat entre l'Algérie et les pays africains dans une approche privilégiant le rapprochement sud-sud qui pêche, au plan économique, par un flagrant manque à gagner. Outre le renforcement des rapports politiques entre les Etats, le propos est désormais centré sur la perspective de fructifier les échanges économiques et promouvoir les projets d'investissement. Le cadre du Nepad a déjà fourni des indications sur l'intérêt multilatéral qu'il y a à développer une coopération économique interafricaine. Face à la difficulté d'accéder au marché européen, longtemps lorgné, les entreprises africaines favorisent depuis peu une politique de rapprochement entre elles. L'Algérie économique en phase de restructuration de son industrie pour une plus grande compétitivité se cherche, à terme, des marchés alternatifs qui fourniront des débouchés pour ses produits. C'est dans cette perspective que plusieurs accords ont été signés à l'occasion de la visite des hauts responsables des pays sus-cités. En l'espace d'un mois, quatre chefs d'Etat africains ont, en effet, été accueillis à Alger pour des visites officielles, sanctionnées par des accords de coopération, notamment le Sénégalais MackySall, le Tchadien Idriss Deby Itno, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Béninois Thomas Boni Yayi. On notera que l'intérêt n'est pas exclusivement économique. Les conflits armés qui déchirent bien des provinces du continent ont aussi trouvé dans la diplomatie algérienne une source de recherche de solution. La médiation algérienne dans la crise malienne couronnée d'un accord de paix, et celle de la Libye sont à mettre à l'actif d'une posture africaine qui se cherche des issues à ses propres contentieux. Cela a le mérite de réduire, voire de neutraliser, les motifs d'une intervention étrangère inéluctablement porteuse de risques. Le cas de la Libye est à ce propos fort éloquent. Le regain d'attention des Africains sur eux-mêmes que sanctionnent les consultations interétatiques s'accompagne donc d'une stratégie de bons offices parrainés par l'Union Africaine. Ils ont vocation à traiter les foyers de tension. La lame de fond économique est de nature à inscrire dans la durée un climat de détente. Un forum économique algéro-africain se tiendra à Alger avant la fin de cette année. Les représentants des pouvoirs publics, les hommes d'affaires, les capitaines d'industrie qui y sont attendus devraient poser les jalons d'une coopération plus audacieuse entre les entreprises africaines. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a eu à expliquer que cette rencontre sera l'occasion de mettre en place des passerelles pour l'émergence de relations partenariales assises sur une législation adaptée. Et de déterminer les modalités concrètes d'exportation. Les opportunités d'affaires ne manquent pas dans les pays africains qui sont engagés dans les batailles de développement. Des formules de partenariat concurrentielles et avantageuses peuvent contribuer à relativiser leur concentration accrue sur les marchés du nord. Et à être attentif à ce que peut offrir son voisin à moindre coût. C'est l'enjeu des rencontres en cours.


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