Algérie

L'Algérie se défend par "l'application des lois"



Face aux récurrentes interpellations de cette instance onusienne, le gouvernement algérien évoque, pour se dédouaner, l'application des lois. Il rappelle que les portes restent ouvertes aux rapporteurs qui ne sont toujours pas venus.Face aux plaintes des militants et des activistes algériens qui leur parviennent, les rapporteurs du Haut-Commissariat aux Nations unies aux droits de l'Homme (HCNUDH) interpellent les autorités algériennes sur le respect des droits de l'Homme. Le gouvernement algérien répond en évoquant, notamment, la mise en ?uvre des textes en vigueur dans le pays.
Ainsi, dans une correspondance datée du 21 juin dernier, le HCNUDH interpelle les autorités algériennes sur le respect du droit de manifester. Le document évoque les multiples interdictions de manifester imposées aux Algériens depuis le mois de février dernier. Aussi demande-t-il des explications au gouvernement algérien.
Dans sa réponse, datée du 29 du même mois, la mission permanente de l'Algérie auprès du Bureau des Nations unies à Genève fait plus que rappeler les dispositions réglementaires qui permettent notamment aux Algériens de "manifester" sur la base d'une "simple déclaration" comme cela est mentionné dans la nouvelle Constitution.
Elle a justifié la répression par la violence des manifestants. Plus que cela, le courrier rappelle même que les autorités algériennes ont invité les rapporteurs du HCNUDH à "visiter l'Algérie" et que cette invitation tenait toujours. Outre la situation générale des libertés, les rapporteurs du HCNUDH ont demandé aux autorités algériennes des explications sur des cas bien précis. C'est le cas de l'arrestation de Walid Nekkiche en novembre 2019.
Le jeune étudiant, soupçonné d'appartenance au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), a accusé les services de sécurité de l'avoir torturé et de lui avoir fait subir un mauvais traitement.
Les avocats du détenu avaient également accusé les services de sécurité de ne pas avoir respecté les procédures. Puis, les plaintes déposées pour tortures n'avaient pas abouti. Dans sa réponse datée du 13 août, la représentation algérienne à Genève a notamment insisté sur le "respect des procédures" et nie "les allégations" du document onusien.
Pour les autorités algériennes, Walid Nekkiche "avait bénéficié d'un procès équitable" et qu'il n'avait pas subi de maltraitances. Ce sont d'ailleurs ces réponses, génériques, que les autorités algériennes donnent à chaque fois.L'autre dossier qui a interpellé le HCNUDH est l'accusation d'appartenance à un groupe terroriste portée contre les militants, défenseurs des droits de l'Homme et journalistes, Djamila Loukil, Keddour Chouicha et Saïd Boudour.
Le document rappelle que les trois personnes sont avant tout des "militants des droits de l'Homme" et que les autorités algériennes devaient apporter la preuve d'autres activités de ces citoyens. Le document demande notamment des garanties sur la tenue de procès équitables pour ces trois militants qui se trouvent actuellement en liberté provisoire en attendant leurs procès.
Depuis plusieurs mois, les autorités algériennes reçoivent régulièrement des interrogations par les instances onusiennes de défense des droits de l'Homme. Souvent, pour absence de réponse, les Nations unies publient les correspondances au bout de deux mois.

Ali BOUKHLEF


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