Algérie

L'Algérie résolue à "jouer dans la cour des grands" dans le secteur pharmaceutique (Ould Abbes)



L'Algérie résolue à
L'Algérie est "résolue à jouer dans la cour des grands" dans le secteur pharmaceutique et il n'est plus question de rester un pays importateur de médicaments, a déclaré à l'APS le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, à l'issue de sa visite à Washington et à Boston.
Durant son séjour aux Etats-Unis du 18 au 21 juin, le ministre et la délégation interministérielle qu'il a conduite ont tenu des rencontres marathons avec les premiers responsables de plusieurs firmes pharmaceutiques de Washington et Boston, de l'institut de médecine de Harvard, de l'institut de cancérologie Dana farber (Boston) et de l'institut de la recherche médicale NIH (Maryland), après avoir pris part au Salon mondial de la biotechnologie dans la capitale du Massachusetts.
Ces rencontres entrent dans le cadre des préparatifs du lancement du pôle biotechnologique de Sidi Abdallah (Alger) qui sera l'un des plus importants projets de partenariat scellés entre l'Algérie et les Etats-Unis.
Selon le ministre, l'entrée en activité de ce projet est prévue pour 2013 tandis que l'année 2020 devrait enregistrer la sortie des premières molécules, c'est-à-dire les molécules développées par les laboratoires, qui, après avoir subi les essais cliniques, pourraient devenir des médicaments. "Si les Américains ont accepté de nous accompagner dans ce mégaprojet, c'est qu'ils se sont assurés des gages de sérieux de l'Algérie", affirme-t-il.
"Nous disposons des compétences et des moyens, mais il nous fallait ce know how des chercheurs et des grands laboratoires pharmaceutiques américains qui sont décidés à nous apporter leur expertise dans la recherche et développement pour le pôle de Sidi Abdallah ainsi que dans la formation des chercheurs algériens , poursuit-il.
A ce propos, le ministre explique qu'il s'agit d 'un projet pour tout l'avenir de l'Algérie qui ne doit plus rester un pays importateur consommateur de médicaments mais doit s'émanciper au vu de ses compétences et de ses moyens financiers qu'il faut agencer pour que le secteur de la santé trouve la place qu'il mérite .
Lors d'une réunion de travail qu'il a eue jeudi à Washington avec les dirigeants de la Fondation des industriels et de la recherche pharmaceutiques américains (PhRMA), qui regroupe les plus grandes firmes pharmaceutiques mondiales avec qui le protocole d'accord du pôle biotechnologique avait été signé en 2011, M. Ould Abbes a fait le point sur l'avancement de ce projet dont une présentation succincte du rapport du cabinet d'expertise internationale Deloitte.
A ce propos, un des responsables de cette fondation, M. Jeffery, a relevé l'importance de cette deuxième rencontre avec le ministre afin de permettre d'approfondir le partenariat entre l'Algérie et les firmes membres de cette association professionnelle dont certaines sont déjà en activité dans le pays à travers des investissements.
Pour le projet de Sidi Abdallah, le même responsable américain s'est enquis auprès du ministre des questions relatives notamment à la protection du brevet de la propriété intellectuelle, à l'enregistrement des médicaments fabriqués et aux restrictions appliquées aux importations.
A ce propos, M. Ould Abbes s'est engagé au nom du gouvernement algérien que la protection des données du brevet de la propriété intellectuelle sera garantie tout en assurant également que les délais légaux d'enregistrement du médicament avant sa commercialisation seront raccourcis et scrupuleusement respectés à condition que les dossiers soient conformes aux conditions réglementaires.
Quant à la question des importations, le ministre lui a répondu qu'il n'y a aucune restriction mais plutôt des règles à respecter en faisant valoir qu'un équilibre est nécessaire entre la production locale et les importations.
En effet, a-t-il observé, il n'est pas normal que les importations algériennes des médicaments aient connu une augmentation tandis que le chiffre d'affaires de la production locale ait baissé en 2011. Dans ce sens, le ministre l'a rassuré que les catégories des produits pharmaceutiques qui seront fabriqués en Algérie par les firmes relevant de PhrMA seront interdites d'importation mais à condition qu'elles soient produites suffisamment.
Rappelant le problème de pénurie de certains médicaments que l'Algérie a connu récemment en raison de l'incapacité d'importateurs à s'approvisionner dans les délais, le ministre a déclaré que "celui qui s'engage à fabriquer en Algérie, je le protège s'il produit suffisamment, et celui qui s'engage à importer, je le protège à condition qu'il importe dans les délais".
Abordant le volet de la formation dans le domaine de la recherche, le ministre a indiqué qu'outre l'institut de médecine de Harvard, des accords de formation sont prévus prochainement entre l'Algérie et l'institut américain de la recherche médicale NIH ainsi que l'institut de cancérologie Dana Farber.
La réunion de travail tenue la veille avec le président des NIH, Francis Collins, a permis aux deux parties de convenir notamment d'instaurer une coopération pour la formation dont il restera à définir les créneaux, et ce, en fonction des besoins de l'Algérie.
Il a également fait savoir que lors de sa rencontre avec les responsables du centre de cancérologie Dana Farber à Boston, il est aussi prévu la signature d'un protocole d'accord pour la formation destinée aux oncologistes algériens ainsi qu'aux soins infirmiers pour les paramédicaux activant dans les soins du cancer.
En somme, a souligné M. Ould Abbes à ses interlocuteurs américains, avec le dispositif qui est en train de se mettre en place pour assurer la réussite du pôle biotechnologique de Sidi Abdallah, il est possible d'affirmer : "Yes we can".




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