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L'Algérie redevient déficitaire



L'Algérie redevient déficitaire
Les effets de la spirale baissière des cours mondiaux du brut n'ont pas tardé à se faire ressentir sur la situation du commerce extérieur de l'Algérie.Excédentaire sur plusieurs années, la balance commerciale, qui retrace le différentiel, en valeur, entre ce que le pays achète et vend à l'étranger, renoue désormais avec les déficits. Et cette tendance ne fait vraisemblablement que commencer. Sur les deux premiers mois de l'année en cours, révèlent ainsi les premières statistiques des services des Douanes, reprises hier par l'APS, l'Algérie affiche un déficit commercial de l'ordre de 341 millions de dollars, alors qu'à la même période de l'année écoulée, elle arborait un excédent de plus de 1,71 milliard de dollars.Pays «quasi» mono-exportateur, avec des recettes en devises provenant à près de 98% des hydrocarbures, alors que le baril de pétrole a perdu près de 60% de sa valeur depuis juin, l'Algérie a ainsi vu ses exportations globales chuter de 28,6% sur les deux premiers mois de l'année, en comparaison à la même période de 2014, selon le bilan du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). Pour la période de janvier et février 2015, les exportations algériennes se sont ainsi chiffrées à 7,72 milliards de dollars, contre 10,82 milliards de dollars sur les deux premiers mois de 2014, soit une diminution en valeur de l'ordre de 3,1 milliards de dollars.A l'origine de ce fléchissement, il y a bien évidemment la baisse de la valeur des exportations d'hydrocarbures, qui a pesé pour 94% du total des exportations algériennes durant la période considérée.De 10,39 milliards de dollars en janvier et février de l'année dernière, la valeur des ventes algériennes en gaz et pétrole à l'étranger est passée à seulement 7,24 milliards de dollars sur la même période de 2015, reculant ainsi de 30,31%, soit 3,15 milliards de dollars, précise encore le CNIS.Et c'est ainsi que le solde de la balance commerciale entame une nouvelle ère de dangereux déficits, alors même que les importations globales ont marqué une baisse de 11,44%, soit plus de 1 milliard de dollars, en janvier et février derniers, en s'établissant à 8,06 milliards de dollars, contre 9,11 milliards durant la même période de l'année passée. En somme, avec des achats à l'étranger pour un peu plus de 8 milliards de dollars et des ventes pour seulement quelque 7,7 milliards de dollars sur les deux premiers de l'année, l'Algérie recommence, pour ainsi dire, à dépenser désormais beaucoup plus que ce qu'elle gagne.Sur l'ensemble de l'année écoulée, faisait d'ailleurs observer avant-hier le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, l'excédent de la balance commerciale a chuté à son plus bas niveau depuis 1998, s'établissant à seulement 0,59 milliard de dollars à la fin de l'exercice, contre 9,73 milliards de dollars, à peine une année auparavant.Une tendance des plus négatives qui, sauf redressement spectaculaire des prix du pétrole, risque de fortement s'aggraver dans les quelques mois à venir et même de remettre sérieusement en cause la solvabilité et le pouvoir d'achat extérieurs du pays.




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