L'ouverture du
marché européen de l'électricité est une des conditions du partenariat
énergétique entre l'UE et l'Algérie sur le renouvelable.
Alger ne veut pas
que la future électricité verte - Desertec et autres projets
- arrive comme un flux d'appoint sur un marché continental régulé par d'autres
sources de production.
La réunion de
Bruxelles entre les deux parties a plus servi à cerner les obstacles qu'à les
aplanir.
Le message délivré
aux partenaires potentiels européens est clair : «Les opportunités de
partenariat offertes dans ce domaine par l'Algérie» sont nombreuses mais «nous
devons passer en revue les conditions pour asseoir une coopération avantageuse
et équilibrée pour ces projets durables». Déjà, en octobre dernier, Y.Yousfi avait affirmé qu'il serait désavantageux «de
vouloir développer des énergies renouvelables en quantité, sur le long terme, en
comptant sur l'importation des équipements. Ce serait trop coûteux et pas
rentable pour le pays». Trop dangereux aussi dans la mesure où le système
énergétique d'un pays doit dépendre au minimum d'équipements et de savoir-faire
étrangers. La troisième condition évoquée à l'époque par le ministre algérien
mérite qu'on s'y attarde ; elle est liée à l'ouverture du marché européen, au
sens commercial et technique du terme. Le marché auquel est destinée
l'électricité verte algérienne est le réseau interconnecté ouest-européen. Les
fournisseurs de ce réseau sont multiples : des gros producteurs d'électricité
comme EDF, des petites unités de cogénération et, même, de simples particuliers
dont le domicile est équipé en panneaux solaires. La demande d'énergie
fluctuant dans la journée, et selon les saisons, il est nécessaire pour le
gestionnaire du réseau d'organiser les priorités de fournitures. C'est ainsi
que l'on distingue grossièrement les fournisseurs interruptibles et les
permanents ; mais le système est bien plus sophistiqué que cela.
La position
algérienne sur cet aspect est claire : l'électricité verte en provenance
d'Algérie ne saurait être une énergie d'appoint. Le discours de Y.Yousfi à Bruxelles a largement précisé cet aspect
incontournable du partenariat futur entre les dépositaires du gisement solaire
et les marchés demandeurs.
L'EFFICACITE
ENERGETIQUE VAGUEMENT EVOQUEE
De la même façon, on
se serait attendu à quelques développements sur la recherche de l'efficacité
énergétique et les économies d'énergie, l'un des thèmes centraux de la
rencontre de Bruxelles. De nombreux spécialistes espéraient une annonce majeure
concernant la mise à niveau du parc Sonelgaz de
centrales électriques. Complètement dépassées, les turbines à gaz de la société
nationale gaspillent 30% du gaz injecté, alors que par ailleurs on s'inquiète
de la baisse des réserves nationales de cette énergie fossile «propre». Pour
mémoire, les centrales à cycle combiné (60% de rendement énergétique) sont
devenues la norme dans le monde, reléguant les turbines à gaz (30% de rendement
énergétique) à l'écrêtage des pointes de consommation journalières.
Si la mise à
niveau du parc de centrales en place ne semble pas faire partie des priorités
du ministre, il faut espérer que les 30 milliards de dollars destinés à la mise
en place de 1200 mégawatts de capacités supplémentaires seront orientés en
cycle combiné. Ceci pour un souci de cohérence avec l'annonce faite d' «un
programme ambitieux de 80 milliards de dollars dont les deux tiers ont été
affectés au développement des énergies renouvelables et un tiers à la promotion
de l'efficacité énergétique (ce qui) permettra d'installer une puissance
d'origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030, dont 10 000 MW
seront dédiés à l'exportation».
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Posté Le : 13/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Idir AHATIM
Source : www.lequotidien-oran.com