L'ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Sofiane Mimouni, a réaffirmé l'engagement de l'Algérie à la promotion du rôle des femmes dans les processus de paix, lors du débat annuel au Conseil de sécurité sous le thème «Femme, paix et sécurité».À l'occasion de ce débat, tenu au Conseil de sécurité sous la présidence de la Russie, M. Sofiane Mimouni a affirmé que la commémoration du 20e anniversaire du lancement de l'agenda «Femme, paix et sécurité» devait offrir l'occasion pour le Conseil de sécurité de passer en revue les résultats enregistrés et d'évaluer les défis auxquels les femmes sont encore confrontées dans les zones de conflits.
Cette commémoration a, toutefois, été compromise et les Etats se sont retrouvés confrontés à une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent découlant de la pandémie du Covid-19, qui a constitué une sérieuse menace dans les zones de conflits et mis en évidence de profondes disparités impactant toutes les populations, en particulier les femmes et les filles.
Le représentant permanent de l'Algérie a appelé le Conseil de sécurité à saisir l'occasion de la lutte contre cette pandémie ainsi que les efforts déployés en faveur de la construction d'un monde plus résilient, pour faire le point sur les réalisations et les actions à mener afin de renforcer la participation des femmes dans les situations de conflits et post-conflits.
À cet égard, M. Mimouni a rappelé qu'en termes de réalisations, la communauté internationale avait réussi, d'une part, à dégager un consensus sur l'importance d'une participation effective des femmes dans la construction de la paix. En effet, en dépit des différences sur les meilleures façons d'atteindre cet objectif, un large consensus a émergé, au cours de ces deux dernières décennies, sur le fait que les perspectives de réussite des processus de paix sont plus prometteuses lorsque que la participation des femmes y est consacrée.
D'autre part, le représentant permanent de l'Algérie a souligné que les femmes avaient, désormais, un rôle plus visible dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies, rappelant que le nombre de femmes déployées dans ces opérations avait augmenté rendant ainsi les perspectives de stabilité plus prometteuses.
Fort de ces réalisations, le Conseil de sécurité pouvait, dès lors, se focaliser sur certaines actions, a estimé M. Mimouni.
À ce titre, et sur la base de l'expérience de l'Algérie dans ce domaine, l'ambassadeur a indiqué que la communauté internationale devait renforcer la participation des femmes dans les processus de négociations des accords de paix, comme cela avait été le cas lors de la conclusion de l'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.
De plus, il a estimé que le dialogue et l'engagement avec les parties prenantes concernées, telles que les organisations régionales et la société civile devaient être renforcés, afin de mieux comprendre les défis auxquels les femmes sont confrontées dans leurs activités de médiation et de prévention des conflits, en particulier en Afrique. Il a rappelé, à ce titre, les efforts de l'Algérie pour contribuer aux efforts de dialogue, à travers l'organisation d'un séminaire de haut niveau sur les femmes africaines dans les processus de médiation qui s'est tenu à Constantine, suivi de la première Assemblée générale du Réseau panafricain des femmes pour la prévention des conflits et la médiation (FemWise-Afrique), qui s'est également tenue en Algérie. Il a rappelé l'importance de prévenir les violences sexuelles à l'encontre des femmes dans les situations de conflits, de protéger les victimes et de leur donner la possibilité d'une réinsertion dans leur société, à travers le renforcement de l'arsenal juridique.
À cet égard, M. Mimouni a souligné que l'Algérie, forte de sa conviction dans le rôle effectif des femmes pour le développement de sociétés pérennes, avait renforcé son système juridique pour garantir la protection et la promotion des femmes à tous les niveaux. Il a indiqué que leur participation à la vie publique était garantie par la loi et que leur représentation politique dans les organes élus était inscrite dans la Constitution et a abouti à l'élection d'un parlement composé de 30% de femmes en 2017.
Sofiane Mimouni a également mis en exergue le fait que le statut de la femme avait été rendu juridiquement égal à celui de l'homme au sein de l'armée nationale, ce qui a permis la promotion des femmes militaires et leur accession au grade de général major au sein des forces de sécurité algérienne. L'Algérie a, également, décidé d'intensifier le recrutement des femmes dans les forces de police aboutissant au nombre de 5 000 femmes policières dont 120 femmes occupant des postes supérieurs dans les forces de police algériennes.
En conclusion, M. Mimouni a estimé qu'au moment où les Nations unies ont entamé des réformes destinées à lutter contre l'impact du Covid-19, une plus grande considération devrait être accordée au rôle des femmes, en particulier à leur participation aux processus de paix en vue de la réalisation du progrès et du développement durable.
APS
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/11/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : APS
Source : www.lesoirdalgerie.com