Algérie

L'Algérie rappelle ses incohérences au Parlement européen



La réaction de l'Algérie ne s'est pas faite attendre après la publication, par le Parlement européen, d'une résolution faisant état d'un constat de violation, par notre pays, des droits humains liés à la liberté d'expression et de la presse que l'instance européenne a prise suite à l'arrestation et la condamnation d'El Kadi Ihsane, journaliste mis en cause, après une enquête judiciaire, dans une affaire de financements étrangers illégaux.Profondément indignée, par cette décision et par le contenu, qu'elle juge «infondé et erroné, l'Assemblée Populaire Nationale, par voie de communiqué, condamne dans les termes les plus forts ce qu'elle appelle simplement une immixtion éhontée du Parlement européen dans les affaires internes de l'Algérie.
Et l'APN de rappeler, à l'adresse du Parlement européen, que notre pays, qui connaît une dynamique inédite d'édification et de consolidation de ses institutions politiques, sociales et économiques, ne saurait tolérer des leçons d'instances avec lesquelles il a coutume de traiter d'égal à égal, qui cherchent, en faisant la promotion d'«agendas connus», à battre en brèche l'édifice démocratique et libertaire de l'Algérie, au travers d'une politique de deux poids-deux mesures. Et la Chambre basse du Parlement de s'interroger sur le fait que le Parlement européen ait choisi cette voie de l'agression, au lieu d'opter pour celles, directes, à travers les canaux de communication habituels, qui ne portent pas atteinte au principe de respect de souveraineté des Etats que notre pays revendique par devant les instances du monde entier.
«On est par conséquent en droit de s'étonner des pratiques d'une institution parlementaire dont la crédibilité est entachée par les scandales de corruption et de pot-de-vin», rappelle le communiqué de l'APN qui souligne le silence de cette instance sur l'agonie quotidienne du peuple palestinien isolé et désarmé, «opprimé et agressé», le silence sur la souffrance qu'endure le peuple sahraoui, dont les territoires sont occupés, les richesses spoliées et les droits bafoués.
«Contrôlé par des cercles connus qui tentent de couvrir et de déformer les faits», le Parlement européen voit ainsi l'APN, par voie de communiqué, récuser cette politique qui tend à étouffer la parole de vérité qui tente de s'exprimer sur les véritables injustices qui écument ce monde, et qui «détourne les regards sur les causes justes et le droit des peuples à la liberté et au recouvrement de leurs territoires usurpés».
«Loin des faux slogans», l'Algérie, poursuit le document de l'APN, menée par son Président, «s'est résolument engagée sur la voie du renforcement de l'Etat des institutions sur les fondements de la véritable démocratie et du respect de la souveraineté des peuples». Ceci pour dire l'attachement de notre pays aux valeurs et principes qui ont été à l'origine du sursaut révolutionnaire qui a émancipé son peuple de la nuit coloniale et qui continuent de nourrir sa soif de liberté, de besoin de développement et de libération des peuples opprimées.Autre réaction, celle du Sénat algérien, dont le «rejet (est) catégorique s'agissant du contenu du communiqué du Parlement européen, qu'il qualifie, à l'instar de l'APN, d'immixtion éhontée dans les affaires internes d'un Etat souverain». Pour le bureau du conseil de la nation, il s'agit d'«une bévue récurrente du Parlement européen qui vient de rendre public, sans scrupules, sous couvert du droit international et des principes moraux, un communiqué tronqué de contrevérités éhontées.» Cette sortie n'est rien d'autre, dans ce contexte, enchaînent les rédacteurs du communiqué du Sénat, qu'une «dépravation, (un) dérapage dangereux (...) un déchaînement des parties malveillantes qui ont toujours instrumentalisé cette institution», compromettant sa crédibilité auprès des Etats et des peuples qui n'ignorent pas à quel point la politique des deux poids-deux mesures est le seul étalon qui a valeur de référence, chez certaines institutions, pour faire prévaloir leur conception injuste de la justice internationale. «Ce piédestal d'arrogance et de mépris sur lequel se dresse le Parlement européen», explique le communiqué du Sénat algérien, pousse cette instance à entretenir des contradictions insoutenables, elle qui prend la parole pour défendre, pour des raisons erronées et infondées, un seul individu, et qui met du zèle à taire et à faire taire toutes les voix qui tentent de s'exprimer pour plaider les causes justes de peuples qui souffrent de la véritable oppression.
Ahmed Rehani
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