Algérie

L'Algérie présente à la conférence sur la Libye



Cette rencontre, à  laquelle assistera le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sera coprésidée par le président français Nicolas Sarkozy et le Premier Ministre britannique, David Cameron. Elle sera également élargie aux représentants de pays n'ayant pas participé aux opérations militaires menées depuis le mois de mars contre le régime d'El Gueddafi, comme c'est le cas notamment du Brésil, de l'Inde, de la Russie et de la Chine. En tout, une soixantaine de pays parmi lesquels le Mali, le Maroc et la Mauritanie sont invités à  cette réunion dont la tenue avait été proposée par la France afin d'entendre les demandes des responsables du Conseil national de transition (CNT) et les aider à  forger la «Libye nouvelle». En clair, il s'agira pour les participants d'accompagner les autorités de transition libyennes dans leur marche vers la démocratie après près de 42 ans du régime autoritaire. En prenant part à  ce rendez-vous, l'Algérie confirme ses vives préoccupations concernant l'avenir de la Libye, un pays avec lequel elle partage 800 km de frontières et qui est devenu ces derniers mois une armurerie à  ciel ouvert. Le représentant algérien n'ira pas en tout cas sans exposer les craintes de l'Algérie sur la situation qui y prévaut et les conditions d'une stabilisation rapide de la région. Une région qui est déjà ciblée par le terrorisme. La conférence devrait donner par ailleurs l'opportunité à  Mourad Medelci de s'entretenir avec les responsables du CNT libyen (comme il a déjà eu à  le faire la semaine dernière en Egypte lors de la réunion de la Ligue arabe) et d'essayer de désamorcer la crise ouverte qui oppose le CNT à  l'Algérie. Une crise qui semble s'être aggravée depuis l'entrée, mardi, sur le territoire algérien, pour «raisons strictement humanitaires», de proches de Mouammar El Gueddafi. Pour le CNT, le comportement de l'Algérie s'apparente en tout cas à  un «acte d'agression». Guma Al Gamaty, le représentant du CNT à  Londres, a d'ailleurs profité de la situation pour réitérer des accusations, pourtant démenties plusieurs fois par Alger et Washington, portant sur l'envoi de mercenaires pour soutenir le colonel El Gueddafi contre les insurgés. L'Algérie a assuré encore dernièrement avoir maintenu une «stricte neutralité» dans le conflit libyen. Hasard du calendrier ( '), la conférence se tiendra — ainsi que l'a souhaité Mahmoud Djibril, Premier ministre du Conseil national de transition (CNT) libyen — le jour anniversaire de la prise du pouvoir par le colonel El Gueddafi en 1969. Elle constituera, selon lui, «un nouveau symbole pour les Libyens, pour la reconstruction de la Libye sur la base de la justice et de la démocratie.» Dans une conférence animée la semaine dernière conjointement avec le président français, il a dit avoir déjà demandé à  la France un appui spécifique pour la préparation de la rentrée scolaire en septembre et l'aide médicale aux blessés du conflit. Selon le Premier ministre du CNT, le processus de changement en Libye prévoit la formation d'une conférence interrégionale, qui devra désigner une commission, laquelle rédigera une Constitution. Une fois cette dernière adoptée par référendum, des élections se tiendront dans un délai de quatre mois. Le CNT entend aussi former une nouvelle armée et une nouvelle police avec les combattants engagés informellement dans l'insurrection. Pour aider le CNT à  faire face aux conséquences désastreuses de six mois de guerre, l'UE compte lever dès demain une partie de ses sanctions contre des sociétés pétrolières et les ports libyens. Au total, près d'une cinquantaine d'entités étaient sous le coup de sanctions de l'UE, prises pour punir le régime de Mouammar El Gueddafi. A New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé de son côté à  répondre de manière «urgente» à  la demande d'aide financière du CNT. Le Conseil de sécurité a autorisé mardi Londres à  débloquer 1,6 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés afin d'apporter une aide humanitaire à  Tripoli.
 


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