Algérie

L'Algérie précipite son adhésion à l'OMC alors qu'elle n'a même pas profité des accords d'association avec l'Europe



L'Algérie précipite son adhésion à l'OMC alors qu'elle n'a même pas profité des accords d'association avec l'Europe
-Quels sont les incidences sur l'agriculture et l'alimentation de ces cultures de biocarburants en pleine expansion'Les chiffres enregistrés ces dernières années donnent le tournis. 30% du maïs américain est utilisé pour produire de l'éthanol et du biodiesel et on transforme 15% de l'huile de soja. Au Brésil, 80% du parc automobile fonctionne déjà avec du biocarburant tiré de la canne à sucre. Ce pays affiche sa volonté d'exporter un tiers de sa production de biocarburants. En Europe, 50% de l'huile de colza est transformée en biodiesel. Pour l'instant, sur pression de la FAO, moins de 1% des surfaces consacrées aux céréales dans le monde est utilisé pour produire de l'éthanol. Les cours des carburants fossiles et ceux des biocarburants tendent à s'aligner, ce qui incite à produire plus de biocarburants et à sacrifier la partie de l'alimentation humaine et animale. L'augmentation actuelle de la consommation mondiale en biocarburant est de 6%.-L'Algérie doit-elle avoir des craintes pour son avenir alimentaire 'Le pays a dévalorisé une partie non négligeable de ses moyens d'existence (eau, le foncier agricole, ses zones de pêche, etc.) pour se retrouver otage de ses seules ressources naturelles. La sécurité alimentaire est otage des recettes pétrolières. Il maintient des règles contreproductives (51/49) de crainte de l'étranger à défaut de disposer de système de contrôle adéquat. Il précipite son adhésion à l'OMC alors qu'il n'a même pas profité des accords d'association avec l'Europe pour construire un marché normalisé et s'investir dans l'exportation hors hydrocarbures en honorant les contingents exonérés qui lui ont été accordés. Toutefois, les perspectives sont nombreuses, à condition de maîtriser sa démographie dont la croissance reste importante (2%), alors que la moyenne mondiale est de 1,2% et dans les pays développés de 0,1%.-A votre avis, quelles solutions envisager par rapport à ce contexte 'On assiste, depuis l'an 2000, à une démarche insolente. Les prix des produits agricoles sont en constante ascension. Le produit douteux se généralise et la facture alimentaire en devises est de plus en plus salée. La dilapidation de territoires, du potentiel humain et l'érosion de la trésorerie en soutien n'autorisent pas le pays à bénéficier de partenariats étrangers, ce qui constitue un handicap sérieux pour toute adhésion de l'Algérie à l'OMC. A mon avis, on ne peut pas continuer à entretenir un dispositif contreproductif. La recomposition progressive du secteur agricole pour un objectif prioritaire de sécurité alimentaire s'impose de lui-même. C'est cette vision qui imposera à son tour aussi bien la feuille de route technique et la gouvernance nécessaire à cette entreprise incontournable pour arrêter dans la sérénité un processus contreproductif aux conséquences incalculables. Dans cette démarche, rien ne doit être laissé au hasard pour construire un secteur productif de richesses et d'emplois au lieu d'une charge pour l'Etat et un cauchemar pour l'agriculteur.




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