Algérie

L'Algérie pourrait subir les effets de la zone Euro



«La structure de nos réserves de changes est pour une partie substantielle libellée en euro (40%), toute modification de sa parité va automatiquement se répercuter sur nos réserves de changes en cas de baisse. Quant à  nos placements, ils subiront l'érosion liée à  la déprime des taux d'intérêt qui ne va pas tarder à  se manifester sur le marché international si cette tendance se confirme», prévient l'économiste Mourad Goumiri. L'évolution de la situation économique en zone euro, avec en filigrane une crise grecque dans l'impasse, pourrait impacter l'économie algérienne qui reste passivement dépendante des marchés internationaux. «La zone euro est le premier partenaire économique de notre pays, toute perturbation dans cette zone risque de nous impacter directement ou indirectement de plusieurs manières. Au niveau de nos importations, il n'est pas évident que la sécurité de nos approvisionnements soit assurée, ce qui implique un redéploiement en provenance d'autres zones et donc un délai indéterminé et des prix relatifs certainement supérieurs, augmentant notre facture déjà énorme de nos importations. Quant à  la qualité, il faudra certainement dans un premier temps s'habituer à  d'autres biens et services (médicaments, produits alimentaires, biens d'équipement, pièces détachées...)», note-t-il. «Au niveau de nos exportations d'hydrocarbures (pétrole, gaz naturel, condensât), une baisse importante de la demande de la zone euro risque àªtre effective, dès la sortie de l'hiver, et entraînera une baisse sensible de nos recettes d'exportations. Au niveau de la balance des services qui n'est pas négligeable (20 milliards de dollars), il est évident que celle-ci risque également d'augmenter sensiblement», a-t-il ajouté. Les cours du pétrole résistent pour l'instant en se maintenant au-dessus de la barre des 100 dollars. Mais l'économiste estime qu'une «récession de l'économie mondiale, qu'entraînera nécessairement une crise économique de la zone euro, va certainement avoir un impact sur la demande mondiale d'énergie, car même les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Russie) seront impactés par une baisse de la demande mondiale et une montée attendue des protectionnismes de toute nature. Nous avons vécu ce genre de situation à  plusieurs reprises au cours des 20 dernières années. Il fort possible que les USA demandent à  leurs alliés du Golfe de faire en sorte de baisser les prix pour relancer l'économie mondiale par une énergie à  bon marché». L'Algérie, qui, à  l'instar de nombreux pays de la région, a adopté une politique budgétaire expansionniste creusant davantage son déficit afin de maintenir la paix sociale, se trouve dans une situation délicate avec le risque de voir ses revenus considérablement baisser, si les prévisions concernant la demande mondiale de pétrole se confirment. Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale avait souligné que la vulnérabilité des finances publiques des pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a sensiblement augmenté. «Plusieurs facteurs pourraient donner lieu à  un scénario de croissance moins positif pour les exportateurs de pétrole de la région. Le risque le plus immédiat serait l'impact d'un net ralentissement de l'activité en Europe et aux Etats-Unis. La demande mondiale de pétrole pourrait subir une contraction marquée, pouvant elle-même entraîner une baisse durable des cours», avait averti le FMI. Cette même institution avait toujours préconisé une diversification de l'économie algérienne afin d'avoir une croissance durable et soutenue et ne plus subir les soubresauts des marchés internationaux.  


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)