Algérie

L'Algérie porte d'entrée de la Turquie en Afrique



Le sommet Turquie-Afrique se tiendra, aujourd'hui et demain, à Istanbul. Une occasion importante au cours de laquelle il sera question de discuter des possibilités à mettre en place les mécanismes de coopération et de partenariat entre les pays participants. L'Algérie est représentée par Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République. Depuis la signature d'un traité d'amitié entres le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre turc, Tayyip Recip Erdogan, en mai 2006, les deux capitales semblent déterminées à renforcer leurs relations bilatérales.Sur le plan économique, le volume des échanges commerciaux a enregistré une augmentation considérable, en passant de 1,5 milliard de dollars en 2007 à plus de 2,5 milliards de dollars durant le premier semestre 2008, affirme Muzaffer Soysanli, conseiller commercial à l'ambassade de Turquie en Algérie. Avec ces chiffres, l'Algérie s'est offert la place de premier partenaire économique d'Istanbul en Afrique en 2007, suivie de l'Egypte. Selon M. Soysanli, les prévisions turques donnent un chiffre de 5 milliards de dollars d'échanges commerciaux dans les quelques années à venir. Ainsi, la Turquie se place parmi les 7 premiers pays partenaires de l'Algérie au niveau du commerce extérieur. « Ces chiffres ne reflètent pas les potentialités des deux pays qui sont beaucoup plus larges », a-t-il néanmoins estimé.Le déséquilibrePour lui, seule la signature d'un accord de libre-échange pourra donner un nouvel élan aux relations économiques entre les deux pays méditerranéens. « Les droits de douane sont très élevés. Les produits turcs ne sont pas concurrentiels vu que l'Algérie a déjà signé un accord d'association avec l'Union européenne », explique-t-il. Et d'ajouter : « Nous avons saisi le gouvernement algérien sur cette question et nous attendons sa réponse. Une fois signés, les relations économiques et les échanges commerciaux vont davantage fleurir », précise-t-il. A Ankara, les officiels turcs, yeux rivés sur le continent africain, sont impatients de mettre une signature sur cet accord avec l'Algérie. « Les autres pays bénéficient de droits de douane moins élevés que nous », se plaint M. Soysanli.Il a rappelé que les exportations algériennes vers la Turquie étaient de l'ordre de 2,3 milliards de dollars en 2007, dont 97% sont dominés par les hydrocarbures (GNL) alors que les importations n'étaient que de l'ordre de 955 millions USD. Il y a lieu de souligner que l'Algérie a supplanté l'Iran en tant que fournisseur de la Turquie. « Il y a un grand déséquilibre entre les échanges commerciaux », constate-t-il. Par ailleurs, indique notre interlocuteur, le nombre des entreprises turques présentes en Algérie s'élève à quelque 150, soit plus de 40% de l'ensemble des sociétés turques établies en Afrique. Ces entreprises sont notamment issues des secteurs du bâtiment, des travaux publics, de la sidérurgie, des textiles, de l'industrie chimique, des conserveries et du transport. Ercümend Ahmet Enç, ancien ambassadeur de Turquie en Algérie, avait révélé en mars dernier que des projets d'investissement turcs en Algérie, de l'ordre de 900 millions, étaient à l'étude.Le montant des investissements turcs s'est établi à 310 millions de dollars en 2007 contre seulement 40 millions de dollars en 2004, avait-il indiqué. Celui-ci, rappelle-t-on, avait également remis sur le tapis la coopération militaire, en annonçant un projet d'établir un cadre juridique dans le domaine de la formation et des négociations pour un accord entre le corps de la gendarmerie algérienne et son homologue turque. Interrogé par ailleurs sur une probable suppression du visa entre les deux pays, M. Soysanli, qui a exprimé son v'u dans ce sens, a rappelé que l'ambassade de Turquie en Algérie fournit « des efforts considérables » pour accorder des facilités aux Algériens. Pour rappel, la Turquie entend ouvrir, avait annoncé M. Ercümend, prochainement un centre culturel turc en Algérie et un autre algérien à Istanbul.


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