Ce n'est pas seulement le président de la République qui est ??malade'', ??paralysé'' et ??inaudible'' : c'est tout le pays.» Le constat est fait par le Front des forces socialistes (FFS) dans une déclaration rendue publique, hier, à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire de l'Indépendance du pays.Le FFS, déjà opposant au régime dès 1963, souligne dans sa déclaration que «??l'alacrité'' qu'a pu louer un dirigeant étranger est seulement celle de l'argent de la rente qui coule hors de tout contrôle démocratique et celle des pans de souveraineté nationale qui glissent dans l'informel mafieux ou vers les ingérences extérieures pour une ??recolonisation globalisée'' à peine déguisée».La célébration du 53e anniversaire de l'Indépendance nationale aurait dû être, estime le FFS, «un moment autour d'un bilan collectif et d'un projet d'avenir commun». Mais ce n'est pas le cas, note la déclaration du plus vieux parti de l'opposition signée par son premier secrétaire, Mohamed Nebbou. «Ni bilan collectif. Ni projet d'avenir commun.Ce constat vaut pour les institutions nationales les plus hautes de l'Etat aussi bien que pour la plus petite commune du pays.» La halte de cette célébration du 5 Juillet est un juge implacable. «La prise brutale du pouvoir en été 1962 avec ses soubresauts des années 1970 s'est aggravée en crise nationale des années 1980, a muté en tragédie nationale des années 1990, a tourné à la fausse réconciliation et à la prédation généralisée des années 2000», rappelle le FFS.Ce que nous vivons aujourd'hui, estime ce parti, est «une décennie de la cacophonie et de la dégénérescence institutionnelles». Et d'expliquer que «le FFS n'a cessé de dénoncer des dysfonctionnements institutionnels trop nombreux».Il cite à ce titre les exemples «du Conseil des ministres qui ne se réunit pratiquement jamais, du Parlement considéré comme une simple Chambre d'enregistrement sans possibilité de constituer des commissions d'enquête sur les scandales financiers ou sur la situation au Sud ou à Ghardaïa». Une situation de déliquescence que le FFS dénonce.C'est la pérennité de l'Etat qui est directement et indirectement menacée par «l'accaparement frauduleux des richesses nationales», constate le parti dans sa déclaration au ton virulent.Et d'accuser : «La baisse des revenus de la rente pétrolière, annoncée depuis des années par les experts, est déjà là avec ses conséquences dramatiquement ignorées par un personnel dirigeant trop occupé à faire semblant de diriger un pays devenu ingouvernable dans le cadre du système actuel.» Evoquant les bouleversements régionaux, le FFS considère que «s'il faut noter la justesse de l'action et des positions de notre diplomatie dans la région, il ne faut pas s'aveugler sur les limites, internes et externes, qui menacent à tout moment de réduire à néant les efforts accomplis».Et de noter en signe de rappel sur l'urgence d'aller vers un consensus national, qu'à l'heure «de la globalisation économique, de la globalisation de la communication et de la globalisation du terrorisme, nul ne peut faire l'économie d'un effort de cohérence et de cohésion nationales pour faire face à l'ampleur des bouleversements en cours».Le FFS affirme que «l'Algérie, qui a déjà payé un prix terrible à la violence et au terrorisme, n'est ni à l'abri d'une rechute ni un exemple de victoire contre les facteurs de régression politique, de division sociale et de déroute économique». Et d'avertir les décideurs : «53 ans après la proclamation de l'Indépendance nationale, l'Algérie est plus que jamais à la croisée des chemins.Ou elle prendra le chemin de la construction d'un consensus national qui préserve les acquis historiques et jette les bases solides d'une volonté nationale souveraine pour faire face aux périls, ou elle s'effondrera dans le fracas des divisions mortifères qui ravagent aujourd'hui de nombreux Etats dans le monde.»
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/07/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouaricha
Source : www.elwatan.com