L'Algérie peut-elle récupérer ses diplomates'

Le ministre des Affaires étrangères n'a jamais caché la volonté de l'Algérie pour que ses ressortissants soient enfin dans le pays.Les trois diplomates algériens, dont le consul d'Algérie, Boualem Sias, enlevés en avril 2012 à Gao, au nord du Mali, seront-ils enfin libérés après la signature d'un consensus de paix entre les parties en conflit au Mali' La Déclaration d'Alger tire son importance de cet aboutissement qui a été formalisé comme rapporté dans notre édition d'hier, pouvant avoir des conséquences positives sur l'avenir des diplomates tenus en otage.En effet, les trois principaux mouvements targuis en rivalité, ont finalement adopté l'approche de l'Algérie en procédant à la signature de la Déclaration d'Alger qui interpelle le Mouvement national de libération de l'Azawad, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad et le Mouvement arabe de l'Azawad à oeuvrer et à s'engager dans un processus de dialogue inter-malien inclusif dans le but de trouver une solution définitive au conflit sans l'usage de la violence. C'est à l'évidence une lueur d'espoir pour les otages kidnappés par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ils sont en vie avait rassuré le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en janvier dernier. Le dossier demeure a priori difficile à gérer dans les circonstances actuelles qui prévalent au Mali avec une montée avérée des violences. Mais avec cet accord initié par l'Algérie, les choses sérieuses peuvent désormais être discutées pour une éventuelle libération des victimes. Le rapport de force intervient dans la mesure où les trois mouvements pourraient avoir un droit d'influence pour faire pression au vue de libérer les otages retenus depuis deux ans. L'Algérie qui a développé le principe de la «non-négociation» avec les terroristes, lequel a été adopté par l'ONU, n'est pas près de faire un pas en arrière, mais oeuvre par d'autres moyens pour voir ses diplomates revenir chez eux sains et saufs. Ce qui serait une excellente nouvelle pour les familles des otages. Pour rappel, les ravisseurs avaient pris en otage six diplomates, trois ont été libérés après des négociations, mais trois autres restent en captivité. L'Etat s'est fermement engagé pour leur libération et c'est une question de temps. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères n'a jamais caché la volonté de l'Algérie pour que ses ressortissants soient enfin dans le pays. Mais cela ne se fera pas avec du chantage. Les ravisseurs avaient, à ce propos, émis des menaces à l'égard de l'Algérie, d'où la rupture des négociations. Lesquelles peuvent reprendre à présent dans un climat moins tendu. De l'avis d'experts, c'est fort possible qu'un compromis puisse faire avancer le dossier dont le ministre est bien imprégné.Les trois parties ayant adhéré à la Déclaration d'Alger sont en mesure d'apporter une forte assistance à l'Algérie en fournissant, notamment des informations sur le mouvement des groupes sur le terrain. L'Algérie qui ne refusera pas une médiation mettra son savoir-faire diplomatique pour arriver à un terrain favorable pour récupérer ses diplomates. Les mouvements cités plus haut peuvent jouer un rôle décisif dans ce chapitre, tout dépendra de la suite que donneront ces mouvements à la Déclaration d'Alger.