Algérie

L'Algérie peut-elle carburer sans pétrole'



L'Algérie peut-elle carburer sans pétrole'
L'affranchissement de l'économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures ne se fera pas sur un coup de baguette magique.La cure de désintoxication risque d'être longue, voire très longue. Le pays s'est shooté à l'or noir depuis son indépendance. Il lui a permis d'engager des plans de développement économique audacieux, des chantiers qui ont doté l'ensemble du territoire national d'infrastructures routières et sanitaires de premier plan, de résoudre en grande partie la crise du logement, d'éradiquer presque en totalité les bidonvilles, de mettre en place une politique de solidarité nationale généreuse qui a permis d'éviter la fracture sociale au jour d'aujourd'hui, d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs...Avec des périodes de panne, il faut le souligner. Car dès que les prix du pétrole s'effondrent, comme c'est le cas actuellement, ce tableau idyllique tend plutôt à se noircir. Dès que cette belle mécanique se grippe c'est toute l'économie qui tousse. Et pour cause. Elle repose essentiellement sur ses exportations de pétrole et de gaz qui lui assurent la quasi-totalité de ses revenus en devises. La dégringolade des prix du baril de Brent qui s'est amorcée à la mi-juin 2014 a sérieusement réduit cette fabuleuse manne pétrolière. Au point d'éroder de manière significative la trésorerie du pays et le bas de laine exceptionnel qui avoisinait les 200 milliards de dollars, il n'y a pas si longtemps, constitué grâce à des niveaux record atteints par le baril de pétrole. La crise est bel et bien là. Consciente qu'elle peut être dévastatrice, l'Algérie a décidé de réagir et ne plus attendre un hypothétique redressement des cours de l'or noir. Vaut mieux tard que jamais. Elle a décidé de tourner définitivement le dos à son pétrole. La tripartite (gouvernement, Ugta, patronat) qui s'est tenue hier a donné l'opportunité au Premier ministre de l'annoncer solennellement. La résilience de l'Algérie face à la chute brutale des cours pétroliers, «ne doit en aucun cas justifier le statu-quo ou l'attentisme qui nous serait fatal», a déclaré Abdelmalek Sellal à l'occasion de ce rendez-vous tout en appelant à «bouger maintenant et ensemble pour poursuivre la mue de notre économie vers la création de richesses et d'emplois». Mais, l'Algérie peut-elle carburer sans pétrole' Il est certain que la volonté affichée par les pouvoirs publics pour affranchir l'économie nationale de sa dépendance au secteur des hydrocarbures ne se fera pas sur un coup de baguette magique. La facture des importations demeure impressionnante et a du mal à redescendre sous les50 milliards de dollars. Elle ne peut être honorée que grâce aux recettes pétrolières. Celles du secteur hors hydrocarbures tournent bon an mal an autour des 2 milliards de dollars. Elles ne peuvent qu'à peine couvrir les importations de médicaments. La conjoncture, les chiffres indiquent que malgré le virage à 180 degrés que le gouvernement compte imprimer à l'économie nationale pour qu'elle puisse s'asseoir de façon pérenne sur son secteur hors hydrocarbures, elle ne pourra franchir cette étape sans s'arc-bouter sur un prix du baril de pétrole suffisamment élevé. Le secrétaire général du RND qui a eu à gérer les affaires du pays en période de crise, en tant que patron de l'Exécutif, notamment lorsque les prix du pétrole dégringolent, penche pour cette thèse. «Nous avons besoin d'un baril à 90 dollars pour créer un équilibre budgétaire», a déclaré le 3 juin Ahmed Ouyahia. Il est donc incontestable que l'émergence d'une économie productrice de richesses, dans les conditions actuelles, ne pourra se faire sans un coup de pouce du baril.


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