Algérie

«L'Algérie peut devenir un leader mondial»



Dans une interview parue, hier, sur le site Ettaqa, le ministre de la Transition énergétique est revenu sur un certain nombre de questions, relatives au développement de son secteur, et la stratégie de l'Etat algérien en la matière. Ziane Ben Attou a confié «que l'Algérie possède effectivement de grands potentiels qui la qualifient pour diriger et réaliser d'énormes projets dans le domaine des énergies renouvelables, grâce à plusieurs facteurs, dont l'intérêt du gouvernement. Les énergies renouvelables sont un fait très rentable, auquel l'Algérie doit rapidement se convertir, et le pays, avec son grand potentiel en énergies renouvelables, peut devenir un leader mondial». Le ministre a également déclaré que son département ministériel s'employait «à instaurer une transition énergétique, afin de préserver le gaz naturel, qui est fortement subventionné au niveau national, car son prix sur le marché international représente plus de 20 fois son prix domestique, qu'il soit destiné à la production d'électricité ou à la consommation directe», dira-t-il. «Le problème est lié à la consommation nationale de gaz naturel, qui équivaut à 43% de la production nationale. Si une partie de celle-ci destinée à l'exportation, est remplacée par des énergies renouvelables, dont on sait les coûts considérablement réduits, nous en récolterons les dividendes». Il précisera, par ailleurs, que «l'objectif premier et stratégique de l'utilisation des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, est de réduire la quantité de gaz consommée localement et d'augmenter les revenus. Dans un deuxième temps, soutenir ces revenus avec de l'électricité d'origine renouvelable, en plus de l'hydrogène vert, qui est le futur carburant, notamment sur le marché européen». À ce sujet, Ziane rappellera que «le développement de l'hydrogène en Algérie fait partie des projets d'avenir dont dépend l'Etat. C'est donc sous l'égide du Premier ministre, qui a donné instruction de mettre en place un comité national pour préparer la stratégie nationale de développement de l'hydrogène», que la stratégie du secteur est élaborée et pilotée. Regroupant les ministères de l'Energie et de la Transition énergétique, ce comité national «a pour mission de jeter les bases du développement de l'hydrogène en Algérie, dans une vision prospective qui définit les voies et méthodes du développement de l'hydrogène, en commençant par une source d'énergie propre, l'approvisionnement en eau, ainsi que la logistique des moyens de production, de transport, de stockage et même d'utilisations ciblées». L'hôte du site Ettaqa a estimé que plusieurs facteurs favorisent «un prix du kilogramme d'hydrogène qui soit très compétitif, notamment en utilisant des filières véhiculant du gaz naturel», dira-t-il, faisant état d'une étude allemande qui a entériné ce projet. Abordant les aspects relatifs aux financements, il estimera que la nouvelle vision politique et économique de l'Etat, voudrait que «le financement des projets d'énergies renouvelables ou d'hydrogène, s'appuie sur les investissements privés, nationaux ou étrangers, et sur ce que l'on appelle les producteurs d'énergie indépendants». Il n'exclura pas, pour autant, le rôle grandissant des banques, qui devront «jouer un rôle important dans ce financement, notamment les banques vertes qui encouragent ces investissements, ce qui exclut le recours au Trésor public». Répondant à une question relative à la dépendance de l'économie nationale à la rente des hydrocarbures, le ministre de la Transition énergétique, confiera que «ce n'est un secret pour personne que tous les investissements et projets de développement qui ont été élaborés en Algérie, l'ont été grâce aux revenus du pétrole et du gaz naturel. Il n'est, en aucun cas, possible d'effacer ces deux fournisseurs du mix énergétique de l'Algérie à l'horizon 2030 et 2040, comme tous les pays du monde, car ils représentent nos revenus en devises fortes». Revenant sur ses débuts au ministère, il tiendra à saluer son équipe et les efforts consentis dans ce domaine. «Nous avons relevé le défi, et élaboré des plans de terrain, pour atteindre les objectifs de la transformation énergétique avec des indicateurs d'efficacité et de correction permanente», dira-t-il. Pour ce qui est du projet des 1 000 MW annuels, il rappellera que «le programme approuvé par le gouvernement pour les énergies renouvelables est de 15 000 mégawatts d'ici 2035, soit 1 000 mégawatts par an, ce qui représentera 27 à 30% du mix énergétique algérien en 2035». Poursuivant sur ce chapitre, il dira que la création de la société Shems, à l'instar des pays leaders dans le domaine de l'énergie solaire, répond à un souci «de développer des projets d'énergies renouvelables, et nous suivons ces projets, du lancement de l'appel d'offres au contrat d'achat d'électricité, afin de déterminer la technologie et traiter avec les soumissionnaires».


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