Algérie

L'Algérie perd de l'argent en zone arabe



Photo : S. Zoheir
Par Youcef Salami
L'Algérie perd énormément d'argent dans l'importation de produits aux avantages préférentiels qu'elle effectue, dans le cadre de la zone arabe de libre-échange (Zalé). En valeur, le manque à gagner en droits de douanes se chiffre à 8,04 milliards de dinars, environ (1,08 milliard de dollars) en 2011, selon un responsable du ministère du Commerce cité par l'APS. Ce n'est pas rien, surtout quand on sait que le volume des exportations que le pays réalise à destination de ces pays demeure insignifiant. En chiffres, les exportations algériennes globales vers cette région ont baissé de près 20% à 261,3 millions de dollars en 2011. Les produits alimentaires exportés vers les pays de la Zalé ont connu une chute de 23,2% en 2011 à 159,3 millions de dollars, les produits industriels ont également baissé de 11,8% à 101,97 millions de dollars. Les importations globales de l'Algérie de cette région ont atteint, elles, 2,41 milliards de dollars en 2011 contre 1,80 milliard en 2010, en hausse de 33,78%. Mais qu'importe l'Algérie comme produits ' La liste des produits (sous positions tarifaires) qu'importe l'Algérie des pays de la Zalé dépasse les 5 900 produits dont plus de 4 200 figurent dans la liste positive, c'est-à-dire dans la liste qui bénéficie des avantages douaniers de l'accord, à la faveur de la Zalé. La facture de produits bénéficiant des avantages de la Zalé a connu une «forte hausse» de 59,11% en 2011, passant à 1,46 milliard de dollars. Même les produits non concernés par les avantages de la Zalé ont également augmenté de 7,65% passant à 957 millions de dollars en 2011. Cette liste de produits importés s'est révélée problématique et il fallait la modifier. En effet, le ministère du Commerce a entamé récemment la révision de la liste négative de 1 260 produits dont il veut limiter l'importation auprès des pays membres de la Zalé. Cette liste sera discutée en juin prochain en comité exécutif et de suivi du Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe. Côté algérien, ce sont des techniciens qui ont commencé à en discuter, en collaboration avec des opérateurs économiques nationaux. Elle sera révisée sur la base de critères définis par la Ligue arabe. L'élaboration d'une liste négative ne signifie cependant pas une interdiction d'importation des produits concernés, mais une restriction des avantages douaniers prévus par l'accord de la Zalé. La liste dont il est question comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut exclure des avantages à l'importation de cette zone pour une durée allant de trois à quatre ans afin de protéger certaines filières de production nationale menacées directement par ces importations. Il s'agit notamment des filières prioritaires méritant d'être protégées pour une durée déterminée tels que les produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, les textiles, le papier ou l'électroménager. L'Algérie, qui a adhéré en janvier 2009 à la Zalé, est le seul pays qui s'apprête à renégocier sa liste négative. D'autres pays arabes, dont six ou sept qui avaient leur liste négative, ont négocié et bénéficient déjà des avantages. La Zalé, entrée en vigueur au début de l'année 2005, est une alliance économique entre pays arabes ; elle a pour finalité : une complémentarité économique et des échanges commerciaux. Elle vise à constituer un marché arabe commun pour faire face aux blocs régionaux et mondiaux avec une baisse des taxes fiscales et effectuer des échanges commerciaux libres. L'Algérie a adhéré tardivement à cette zone afin de préserver ses industries locales de la concurrence de
certains produits commercialisés dans cette zone et qui ne sont pas toujours d'origine arabe. L'Algérie propose que le certificat d'origine du produit exporté vers les pays de la Zalé soit délivré par une même instance dans tous les pays arabes, contrairement à ce qui se fait actuellement où ce document est octroyé par le ministère du Commerce dans certains pays, et les Chambres de commerce et d'industrie, dans d'autres. L'Algérie souhaite aussi que le taux d'intégration des produits échangés dans cette zone doit se rapprocher au minimum de 70%, afin de protéger certaines industries nationales susceptibles d'être menacées par cet accord. Ce taux est également défendu par les autres pays du Maghreb, l'Egypte et le Soudan, alors que les pays du Golfe veulent le maintien d'un taux de 40%, tel que prévu provisoirement dans le cadre de la convention de facilitation des échanges commerciaux.


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