Algérie

L'Algérie otage de la bureaucratie



L'Algérie otage de la bureaucratie
L'Algérie traîne un boulet si lourd qui, non seulement l'empêche d'avancer, la met sérieusement en danger. C'est lui qui est à l'origine du retard pris à l'instauration d'un véritable Etat de droit. C'est lui qui est à l'origine de la corruption. C'est lui qui pollue le climat des affaires. C'est encore lui qui bloque la diversification de notre économie. Si le secteur de la santé, des transports, du commerce et bien d'autres sont en panne c'est toujours lui qui en est la cause. Tout le monde sait que notre pays dispose de toutes les lois et règlements nécessaires à son fonctionnement. Le problème est dans l'application de ces lois et règlements. On commence à voir la bête. Tout le monde sait que l'Algérie dispose de tous les atouts qui, universellement, attirent les investisseurs. Le problème est dans la course d'obstacles dressés par les guichets. Tout le monde sait qu'il n'y a pas un seul pays au monde qui offre autant de facilités et de formules (Ansej, Cnac, etc.) afin de permettre aux jeunes et moins jeunes de monter leur propre entreprise. Le problème est dans le labyrinthe sans boussole dans lequel les candidats tournent en rond. On peut continuer à l'infini le constat des dégâts commis par cet énorme boulet. Vous l'avez compris, il s'agit de la bureaucratie. Un fléau né avec l'indépendance et qui au fil des années et des décennies s'est tellement «engraissé» qu'il a atteint la taille d'un monstre difficilement à abattre. Son évolution peut être vite résumée. Au lendemain du départ massif des colons et face au taux d'analphabétisme qui frappait les Algériens à l'époque, l'administration n'avait d'autre choix que de parer au plus urgent. Recruter en masse sans trop insister sur les qualifications. Lorsque les premiers universitaires de l'Algérie indépendante sont arrivés sur le marché, les postes clés étaient déjà occupés bien qu'indûment. S'ensuit alors ce que l'on pourrait appeler le diktat du règne de la médiocrité. Ce qui a engendré le début de la fuite des cerveaux. Au fil du temps, la médiocrité qui n'avait épargné aucun secteur, a produit ce qu'elle devait produire: la bureaucratie. Ce qui lui a permis de s'étendre exponentiellement et de se consolider durablement. Au point de constituer une véritable menace pour le développement du pays. Ceci est tellement vrai que le dernier remaniement ministériel a vu la création, pour la première fois depuis 50 ans, d'un ministère chargé de la Réforme du service public. Ce qui est différent de la réforme des structures de l'Etat qui était envisagée auparavant. C'est toute la différence entre un organigramme et les fonctionnaires qui le composent. Il a fallu, cependant se rendre à l'évidence et reconnaître que la tâche était titanesque et au-dessus des forces du seul ministre nommé à ce poste, Mohamed El Ghazi.C'est le gouvernement dans sa totalité qui est aujourd'hui engagé dans la bataille en suivant les instructions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La lutte s'articule autour de plusieurs mesures menées en parallèle. De l'allègement «des procédures administratives lourdes et contraignantes» adoptées par le dernier Conseil des ministres jusqu'au «dégraissage» des départements ministériels. Comme celui annoncé, samedi dernier, par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et rendant effectif le départ à la retraite de tous les fonctionnaires concernés parallèlement au changement des gestionnaires suite à l'opération d'audit lancée à travers le territoire national. Ce mouvement fait suite aux instructions de Sellal. Ce qui veut dire que le «traitement» doit s'appliquer à tous les ministères. Additionnée à la dernière revalorisation des salaires cela peut donner un léger mieux. Et si le boulet pèse toujours, il faudra voir du côté de la sécurité de l'emploi. Dans tous les cas il est plus qu'impératif de se défaire du boulet qui immobilise tout le pays!




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