Algérie

L'Algérie opte pour une nouvelle stratégie



Le recours aux nouvelles technologies s'impose dans tous les secteurs. Outre l'industrie qui ne saura plus, selon le ministre du secteur, avancer sans des usines modernes, entièrement automatisées, la croissance socio-économique, elle aussi, mise sur l'intelligence artificielle. Le ministère de l'Enseignement supérieur s'attelle justement, à la mise en place d'une stratégie nationale de l'intelligence artificielle 2020-2030.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Brahim, estime que l'industrie algérienne ne peut avancer tout en maintenant le schéma actuel. Celui-ci, précise-t-il, promet à chaque investissement futur, public ou privé, la création d'emplois. Or, poursuit-il, «pour les investissements porteurs de grandes valeurs ajoutées et aussi admissibles à l'exportation de leurs produits, la création d'emplois n'est pas une priorité, encore moins une promesse qu'on est capable de tenir».
Soulignant que certaines industries ne pourraient exister dans un futur proche que sous l'angle de 4.0, soit des usines entièrement automatisées, il fait remarquer que la création de l'emploi ne peut être impérative dans ces usines modernes. «Ça tue la compétitivité du produit sur le marché international. Il faudrait donc que d'autres secteurs créent des emplois aux personnels les moins qualifiés», affirmait-il, hier lundi, lors de la présentation du Plan stratégique national de l'intelligence artificielle 2020-2030, au ministère de l'Enseignement supérieur.
Pour lui, il n'est pas possible, dans l'état actuel de l'économie algérienne, de combiner entre la création d'emplois, la création de fiscalité, la création de valeur ajoutée, et l'accès au marché extérieur, dans une seule stratégie économique, encore moins dans un projet. Ferhat Aït Ali Brahim lance ainsi un appel à tous les départements ministériels à vocation économique pour s'impliquer dans la préparation d'une stratégie économique liée à l'intelligence artificielle.
La ministère de l'Enseignement supérieur envisage justement de mettre en place une stratégie nationale de l'intelligence artificielle pour les dix années à venir. S'appuyant sur des mécanismes permettant de déterminer les potentialités de chaque secteur, cette stratégie «permettra de créer une croissance socioéconomique pour le pays, d'atteindre une économie performante, et se mettre au diapason des avancées technologiques», explique le ministre du secteur, Abdelbaki Benziane. Pour ce faire, plus de 150 experts algériens se sont attelés à élaborer le livre blanc de l'intelligence artificielle. Cette synthèse évoque ainsi les priorités en termes de formation, de recherche, applications dans différents domaines et des aspects éthiques et déontologiques qu'impose l'intelligence artificielle.
Le ministre de l'Enseignement supérieur affirme, d'ailleurs, que l'Algérie dispose de compétences dans le domaine permettant de «relever les défis et de servir la société algérienne».
De son côté, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, assure qu'en raison d'une «rigidité culturelle, historique, et souvent administrative», nos systèmes actuels sont «routiniers», «lents», et «difficilement transformables». Pour lui, l'intelligence artificielle est justement un facteur de rupture. «Introduire l'intelligence artificielle, c'est introduire la rupture dans les systèmes économiques, industriels, technologiques, etc. Elle accélère également les évolutions et les transformations, un enjeu dont il faut tenir compte pour l'ensemble de nos secteurs», dit-il.
Il déplore, à cet effet, le manque d'anticipation dont fait preuve notre pays. «Nous n'anticipons pas assez sur les métiers du futur. Je suis sidéré par le retard accusé en Algérie. Nous avons une faiblesse dans l'anticipation. Elle est peut-être culturelle, mais il faut anticiper cet avenir pour que nous subissions le moins de risques», conclut-il.
Ry. N.


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