Le FMI s'est adressé à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers. Ce qu'avait précisé le 23 avril dernier le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui avait annoncé que la réponse de l'Algérie allait être rendue officielle lors de la session d'automne des assemblées du FMI et de la Banque mondiale, c'est-à-dire l'actuelle réunion qui se tient à Tokyo.Djoudi avait précisé que l'Algérie allait «étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails».Aujourd'hui, sept mois après la formulation de la demande, l'Algérie a rendu officiellement sa réponse, au moment où la réunion des deux institutions se tient, à Tokyo. Et ce, en accordant au Fonds un prêt de 5 milliards de dollars sous forme de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS).Avant de donner cette réponse positive, l'Algérie avait pour rappel décidé de prendre le temps d'étudier le dossier. «Nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêt ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer. C'est à partir de ces conditions que nous donnerons la réponse», avait indiqué le ministre à Washington. En décidant de répondre favorablement à la demande du FMI pour renforcer ses capacités financières, l'Algérie semble avoir eu des garanties. Mais, qu'en est-il exactement de ces assurances ' Pour le moment, rien n'est encore dévoilé puisque le communiqué rapporté par l'Algérie ne donne aucune autre précision, hormis le montant du prêt et sa forme. Il est certain qu'avec ce changement, même si l'aide décidée n'est pas aussi importante que celle accordée par les autres pays (Le groupe des 20 (G20) s'était engagé en avril 2012 envers le FMI avec plus de 430 milliards de dollars), le débat sur la gestion des réserves de change sera relancé. Une gestion que l'Etat veut prudente, c'est-à-dire avec la limitation des risques et des rendements limités comme l'a toujours répété Djoudi. Lequel, deux semaines avant la publication du communiqué annonçant l'accord de l'Algérie au renflouement des caisses du FMI, avait indiqué à partir de l'Assemblée populaire nationale (APN) que les bons du FMI étaient «un bon risque souverain», avant de préciser que l'Algérie «n'avait pas accepté la demande du FMI». Ainsi, jusqu'à fin septembre dernier, l'Algérie n'avait pas encore tranché sur cette question. La question est restée en étude jusqu'à la dernière minute. L'Algérie a pris le temps d'examiner tous les aspects pour diminuer les risques, conformément à la stratégie adoptée dans la gestion des réserves de changes. Justement, concernant le recours au placement des réserves sous forme de parts dans des sociétés étrangères d'investissements, la décision est claire, du moins selon les déclarations de Djoudi qui a écarté cette éventualité. «A l'heure actuelle, nous sommes dans une logique de fonds souverains, mais investir nos fonds en devises sur des parts de sociétés n'est pas notre choix de gestion», avait-t-il déclaré, en marge des débats sur le programme d'action du gouvernement par l'APN.
Et de poursuivre : «L'Algérie est sur des actifs publics que sont les valeurs d'Etat qui constituent des risques souverains, alors que des sociétés étrangères qui semblent en bonne situation, se déclarent subitement en faillite.»
S. I.
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Posté Le : 12/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Imadalou
Source : www.latribune-online.com