"L'Algérie ne renoncera pas au gaz de schiste"

Youcef Yousfi: «Toutes les mesures prises pour protéger la nappe phréatique et l'environnement»Le ministre de l'Energie a annoncé hier la création prochaine d'un Observatoire indépendant de consultation pour les différents projets inhérents au secteur de l'énergie, dont celui relatif à l'exploitation du gaz de schiste.Le secteur de l'énergie, l'Algérie en dépend. Son développement en est tributaire. C'est une question de survie. C'est ce que Youcef Yousfi a voulu démontrer. C'est donc tout à fait légitimement qu'il a tenté de convaincre que l'exploitation du gaz de schiste sera incontournable pour assurer l'avenir des générations futures. Il rassure. L'Algérie maîtrise les techniques d'extraction du gaz de schiste. Elles ne lui sont pas étrangères. «70% des puits exploités sont non conventionnels» confiera-t-il. Il citera pour l'exemple Hassi Messaoud. Toutes les mesures prises pour protéger la nappe phréatique, l'environnement, la santé des populations n'ont à ce jour montré de signe de défaillance. Reste à convaincre.«S'il faut l'expliquer encore davantage nous sommes disponibles» ajoutera-t-il décidé à dissiper toutes les craintes et inquiétudes qu'aura soulevé cette option à laquelle il n'est vraisemblablement pas question de renoncer. Les deux premiers forages déjà réalisés pour le gaz de schiste donnent des résultats prometteurs. «Ces forages, l'un horizontal et l'autre vertical, donnent tous les deux, lieu à la même nature de la roche qu'aux Etats-Unis, ce qui nous encourage à passer à l'exploitation», a-t-il fait constater.«On ne va pas attendre que tous les puits soient à sec pour passer à l'action a-t-il ajouté. Dans la foulée il annoncera la création prochaine d'un Observatoire indépendant de consultation pour les différents projets inhérents au secteur de l'énergie, dont celui relatif à l'exploitation du gaz de schiste dont feront partie des membres de la société civile.Baisse des prix du pétroleL'offensive diplomatique lancée par le chef de l'Etat pour tenter de redresser les cours de l'or noir est au stade de la concertation a déclaré hier le ministre de l'Energie sur les ondes de la Radio nationale. Elle vise à sensibiliser autant les pays membres de l'Opep que ceux hors Opep dont les économies ont été sérieusement impactées par la chute des prix. Le ministre a cité en vrac la Russie, le Mexique, Oman...destinataires de messages de la part de Abdelaziz Bouteflika pour trouver une parade commune qui permettrait de franchir cette cruciale conjoncture du marché pétrolier qui croule sous l'offre abondante d'une production américaine historique. Les Etats-Unis demeurent malgré tout de gros consommateurs d'or noir, sinon les premiers au monde, souligne Youcef Yousfi qui ne désespère pas de voir le marché se rééquilibrer. Si la dégringolade des prix du pétrole est à l'heure actuelle une des préoccupations majeures de l'Algérie il n'en demeure pas moins que sa priorité reste la mise en oeuvre de la diversification de son économie. «On ne peut pas vivre indéfiniment des ressources des hydrocarbures» a indiqué l'invité du forum de la Chaîne I. Comment en sortir'Le ministre citera l'agriculture, l'industrie et le tourisme trois secteurs aux grosses potentialités que l'Etat projette de promouvoir afin de développer le pays et sortir de la dépendance par rapport aux exportations de pétrole et de gaz. Le moment est venu de se retrousser les manches. Depuis le mois de juin 2014 les prix du pétrole ont perdu environ 50% de leur valeur causant un préjudice notoire aux pays producteurs de pétrole qui en dépendent étroitement.Pénurie de carburantLe ministre de l'Energie est revenu sur la décision prise par l'Opep le 27 novembre dernier de maintenir son plafond de réduction malgré l'effondrement du prix du baril en indiquant que le cartel ne prévoit pas de réunion extraordinaire dans l'immédiat.L'Algérie est-elle capable de répondre à la demande nationale' Le ministre de l'Energie écarte d'un revers de la main ce type de questionnement. L'intervention de Youcef Yousfi a permis de lever le voile sur la dernière carence qui a fait couler beaucoup d'encre. Il a démenti les rumeurs les plus folles qui ont circulé sur le manque de disponibité de carburant et une hypothétique insatisfaction de la consommation domestique. Il a révélé que Naftal ne dispose que de dix jours de capacité de stockage (qui doivent passer à 30) et que le réapprovisionnement d'un certain nombre de wilayas a été donc rendu impossible par la mauvaise météo. De nombreuses routes ont été coupées à travers le territoire national à cause des pluies torrentielles et de fortes chutes de neige. Concernant la reprise d'activité du site gazier de Tiguentourine qui a été ciblé par un attentat terroriste accompagné d'une prise d'otages sans précédent, le 16 février 2013, le ministre a affirmé qu'il tourne «à presque 100%» et que toutes les compagnies et partenaires sont sur place.