Algérie

«L'Algérie n'est pas un comptoir commercial»



Vice-président et porte-parole du mouvement des chefs d'entreprises françaises (Medef), Fabrice Le Saché aborde dans l'entretien qu'il nous a accordé les grands objectifs de l'organisation qu'il dirige, ainsi que les opportunités réelles d'investissement en Algérie. Parlant au nom d'entreprises françaises, toutes autant enthousiastes, il nous confie son optimisme quant à entamer des projets avec ses homologues algériens. Il revient sur les nouvelles règles de l'investissement, l'attractivité des lois récentes, les avantages liés aux coûts de production et les perspectives reluisantes de cette «nouvelle Algérie». Il incite ses homologues français à prospecter réellement le marché et le potentiel algériens. Il invite également les Algériens, dont les ambitions mondiales sont affichées, à venir investir en Algérie.L'Expression: Quelle conclusion avez-vous tirée de votre participation à ce forum économique algéro-français'
Fabrice le Saché: Nous sommes là pour soutenir les efforts de notre gouvernement qui vise à relancer les relations frano-algériennes. On en peut plus se tourner le dos. Il faut bosser ensemble et il y a des avantages, des deux côtés, à le faire. Donc, il faut passer aux travaux pratiques.
Mais comment concrétiser sur le terrain'
Nous représentons une fenêtre ouverte sur l'Europe pour l'Algérie, pour les investisseurs algériens... Il faut dire que l'Algérie, aujourd'hui, est un pays où l'investissement industriel est très intéressant, grâce aux coûts de l'énergie pas chère, aux réformes qui ont été menées et à l'accès au foncier, etc.... tout cela présente des opportunités avec un marché important et, de surcroît, une projection sur l'Afrique. Donc, nous devons apporter une valeur ajoutée, par rapport aux Turcs et aux Chinois. Formation professionnelles, insertion des jeunes sur le marché du travail, technologie, investissement dans le pays. Nous devons promouvoir des alliances industrielles. Je ne dis même pas des joint-ventures. Je parle d'alliance. Je pense qu'il faut voir l'Algérie au-delà de ces aspects de marché commercial... je crois que les entreprises françaises ont compris qu'il y avait une nouvelle Algérie...
Les Algériens sont très clairs, en fait. Ce qu'il nous est demandé, aujourd'hui, c'est d'investir et de mettre de l'argent et de faire confiance à l'Algérie.
À ce propos, je peux vous dire qu'il y a beaucoup de Français qui croient en l'Algérie, parce que même la France est en train de changer aussi. Il faut trouver des motifs pour travailler ensemble, et il y en a plein. En plus, nous sommes tout près, il y a la Méditerranée et il y a l'accès au marché européen et il y a beaucoup de sociétés algériennes qui y exportent.
La France, avec le Brexit et l'Angleterre qui n'est plus là, peut être une bonne base pour les entreprises algériennes qui ont une ambition mondiale. Il y a également le secteur de la mécanique et de l'automobile qui intéresse beaucoup d'entreprises françaises. Le dernier Conseil des ministres algérien a suscité beaucoup d'engouement pour ce secteur, aujourd'hui, très porteur en Algérie.
Comment voyez-vous le futur du dialogue économique algéro-français'
En fait, c'est simple. Les entreprises se croisent et vont voir s'il y a des opportunités d'affaires ou des perspectives de travail conjoint ou pas. le forum d'affaires sert à déblayer le terrain. Les chefs d'entreprise algériens et français étudient et prospectent conjointement pour faire affaire.
Quel est votre objectif par rapport à cette relance des affaires entre les deux pays'
Je voudrai juste dire que nous sommes très heureux d'être là, aujourd'hui. Pour nous, c'est une marque de confiance, une confiance réciproque, parce qu'il y a eu beaucoup de réformes qui ont été mises en place en Algérie. Et c'est le moment d'investir dans ce pays, l'Algérie. Il ne nous faut pas penser à y exporter.
L'Algérie n'est pas un comptoir commercial. Il faut y investir. Il faut proposer de la formation professionnelle pour les jeunes. Il faut être aux côtés de cette nouvelle Algérie. C'est ce que nous allons faire dans les semaines à venir et nous allons essayer d'avoir des projets concrets dans l'agriculture, dans les infrastructures, dans l'énergie, le tourisme qui est très important.
En France, nous avons un secteur touristique très puissant... On sait qu'il y a des compétiteurs chinois, turcs, etc. Et c'est tant mieux qu'il y ait de la concurrence parce que ça va obliger les Français à se bouger et à trouver de la valeur ajoutée, à savoir qu'est-ce qu'ils peuvent faire de mieux au bénéfice de l'Algérie. Dernier point, les Algériens aussi, parce que la relation n'est pas que dans un seul sens, sont les bienvenus en France pour investir. L'Europe est en face, on ne peut pas se tourner le dos. Il faut qu'on se regarde et qu'on travaille ensemble.
Avez-vous prospecté au sujet des opportunités d'affaires en Algérie'
Il faut sortir d'abord d'Alger pour voir les opportunités qui se dressent à Arzew, Oran, Annaba, Tamanrasset, etc.Il faut regarder dans tous les secteurs. C'est ce que je dis à mes confrères des entreprises françaises... parce que l'Algérie est un immense pays, il n'y a pas que les matières premières et l'énergie, il y a aussi une population qui consomme, qui est formée...
Vous savez, pour la formation professionnelle en France, il y avait 300.000 jeunes en formation, il y a quelques années. Aujourd'hui, on en compte 1million. Pour ces jeunes, la formation est la voie royale pour des débouchés réels et décrocher un emploi. Sur ça, on peut beaucoup aider, parce qu' en France on est parti très loin, en matière de formation professionnelle.


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