Algérie

«L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali»


«Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue», a affirmé M. Ouyahia, qui est un ancien médiateur dans le dossier touareg ; il en parle donc en connaisseur. «La situation est très, très préoccupante. C'est un foyer de tension important à  nos frontières», reconnaît-il. Rappelant que l'Algérie a «près d'un millier de kilomètres» de frontière commune avec ce pays, le Premier ministre réitère la position de l'Algérie concernant le retour à  l'ordre constitutionnel au Mali : «L'Algérie demande le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Mali. Le Cémoc (qui regroupe les états-majors militaires d'Algérie, du Niger, du Mali et de Mauritanie) est toujours actif. Il se réunira dans les prochains jours à  Nouakchott (la réunion aura lieu demain, ndlr). Le Mali y sera-t-il ' Je ne saurais vous le dire. Mais la présence des militaires maliens dans ce cadre est impérative.» «Qu'il y ait des putschistes au pouvoir ou le régime républicain, il y a une armée qui existe en tant qu'institution», explique-t-il. Ahmed Ouyahia se dit, dans la foulée, contre une éventuelle intervention étrangère dans la région : «Chaque fois qu'un acteur étranger joue un rôle essentiel, c'est un dérapage programmé, immédiat ou six mois plus tard : les exemples sont nombreux. Mais il faut aider le Mali à  faire face à  ses problèmes de développement et à  renforcer son armée.» Il appelle, en revanche, à  «continuer à  intensifier la coopération internationale et sous-régionale du Cémoc pour maîtriser le terrorisme dans cet espace terriblement vaste et vide qu'est le Sahel» et rappelle que le MNLA est «un mouvement porteur des revendications cycliques des populations touareg du Nord, qui s'est fait chasser des villes qu'il occupait par les forces terroristes du groupe Ançar Eddine». «Nous avons toujours été partisans d'une solidarité internationale contre le terrorisme, dont nous disons depuis 1994 qu'il ne connaît ni frontière ni nationalité», insiste-t-il, avant d'expliquer «la doctrine algérienne» pour combattre le terrorisme : «Notre doctrine est la suivante : traitement par l'assèchement du soutien au sein de la population. Lutte implacable de l'Etat, avec toute la rigueur de sa loi et de sa force. C'est ce qui nous permet, de temps en temps, de mettre la main sur un groupuscule et d'abattre ceux qui n'acceptent pas de se rendre. Une vigilance permanente.» La famille d'El Gueddafi restera en Algérie Invité à  s'exprimer sur les révolutions arabes et la situation de l'Algérie par rapport à  cette marche de l'histoire, Ahmed Ouyahia reprend ses mêmes arguments selon lesquels «l'Algérie est différente» du reste du monde. Selon lui, la tragédie nationale qu'ont vécue les Algériens fait qu'ils connaissent le prix de l'anarchie. Et en matière de pluralisme, «nous avons peut-être tardé, mais nous prétendons àªtre dans le peloton de tête». Ahmed Ouyahia estime que l'Algérie a déjà «souffert de violence». «Si cette vague est synonyme de violence, celle que nos amis arabes viennent de vivre ne constitue pas le dixième de ce que nous avons subi. Ce n'est pas que nous sommes épargnés : nous avons déjà lourdement payé ! Le chiffre de 200 000 morts qui a été avancé est sans doute un peu dopé. Mais le problème n'est pas tant le chiffre que le traumatisme», dit-il. A une question relative au devenir de la famille d'El Gueddafi, réfugiée en Algérie, il répond que ses membres «seront là tout le temps qu'ils le souhaitent». «Et je suis heureux de vous dire que nos voisins libyens ont fini par comprendre. Car il n'est pas concevable, dans nos traditions, que la famille de votre voisin, fuyant un désastre, vienne dans votre maison et que vous la mettiez dehors. Ils sont chez nous en tant que citoyens libyens, étant entendu qu'ils ne se livrent à  aucune hostilité ni subversion. Et c'est un contrat que nous arrivons à  faire respecter», conclut-il.
 
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