La levée de la mesure de gel du commerce entre l'Algérie et l'Espagne, annoncée par l'Association des banques et desc établissements financiers (Abef), jeudi dernier, ne signifie pas que l'Algérie a fait machine arrière. La crise n'est pas finie entre les deux parties. «Les allégations colportées, en ce moment, par certains médias, sur une prétendue reculade de l'Algérie concernant ses relations commerciales avec l'Espagne sont sans fondement, car aucune information officielle n'a été rendue publique à ce sujet par les autorités ou les institutions compétentes», souligne une dépêche de l'agence Algérie presse service (A.P.S). «Les décisions économiques, notamment celles liées aux relations de l'Algérie avec ses partenaires commerciaux, relèvent des prérogatives exclusives de l'Etat et non pas des organisations professionnelles, telles que l'Association des banques et des établissements financiers (Abef)» a souligné la communication.La même document a ajouté que l'Abef, à laquelle font référence ces médias, ne peut se substituer aux institutions de l'Etat, qui ont en charge les finances, l'économie et le commerce extérieur. Elle est une association à caractère professionnel et défend les intérêts de ses adhérents». Et de préciser que l'Abef est une association regroupant une trentaine de banques et d'établissements financiers activant en Algérie, dont une dizaine étrangers, notamment les deux banques françaises BNP Paribas et la Société générale.
On retiendra que la mission de cet organisme professionnel consiste surtout à représenter les intérêts collectifs de ses membres vis-à-vis des tiers, notamment auprès des pouvoirs publics et de la Banque d'Algérie, autorité de régulation de l'activité bancaire. «À l'issue de l'évaluation du dispositif (la mesure du gel du commerce extérieur avec l'Espagne, Ndlr), et en concertation avec les acteurs concernés du commerce extérieur, les mesures conservatoires citées en objet ne sont plus de mise», avait souligné l'Abef dans sa dernière note.
Le rappel à l'ordre intervient au moment où les autorités espagnoles n'ont pas montré le moindre signe qui permet d'entrevoir un recul sur le revirement de Madrid. La première note de l'Abef, annonçant le gel du commerce extérieur avec l'Espagne, est tombée le jour où l'Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid et le 8 juin, où l'Algérie avait annoncé la suspension du Traité d'amitié avec l'Espagne, signé en 2002.
Une sanction pour l'Espagne, qui avait décidé de soutenir le plan d'autonomie marocain concernant les territoires sahraouis occupés. La peine imposée par Alger a fait très mal à l'économie espagnole. Le gouvernement espagnol avait, d'ailleurs, dénoncé la mesure de suspension du commerce extérieur avec l'Algérie et a eu le soutien de l'UE. La dépêche de l'APS a souligné, dans ce sens, que «cette décision souveraine (la suspension du Traité d'amitié) a fait l'objet de déclarations «hâtives» et «infondées», faites au nom de l'Union européenne (UE)». Cela avant de reprendre un communiqué du département de Lamamra, à travers lequel le MAE avait réagi à l'intrusion de l'UE dans le différend avec Madrid et avait recadré l'Espagnol Josep Borrell, le Commissaire européen aux affaires étrangères. «La précipitation et le parti pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s'agissant d'un désaccord politique avec un pays européen, de nature bilatérale n'ayant aucune incidence sur les engagements de l'Algérie à l'égard de l'UE et ne nécessitant, par voie de conséquence, nullement le déclenchement d'une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective», souligne-t-on.
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Posté Le : 01/08/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed AMROUNI
Source : www.lexpressiondz.com