La prolifération des armes nucléaires menace le mondeAlger a réuni hier les représentants de l'UE et des Nations unies pour préparer la Conférence de révision du TNP qui se tiendra à New York avant la fin de l‘année en cours.Un séminaire international en préparation à la conférence de révision du Traité de non-prolifération des armes nucléaires qui se tiendra prochainement à New-York s'est ouvert hier à l'hôtel Sheraton, à Alger et prendra fin aujourd'hui. Coorganisé par l'Institut diplomatique des relations internationales (Idri) dépendant du ministère des Affaires étrangères algérien et la Fondation de recherche stratégique de l'Union européenne, ce séminaire a été une opportunité pour débattre des défis liés à la révision du Traité de non-prolifération des armes nucléaires dans le cadre de la conférence annuelle prévue à cet effet, conformément à l'article 8 dudit traité qui prévoit l'organisation d'une conférences en vue d'évaluer et de réviser le TNP.Monsieur Abdallah Baali, ambassadeur de l'Algérie aux Etats-Unis, a d'emblée déclaré, en ouvrant les travaux de ce séminaire, que «l'approche à adopter lors de la conférence de New-York doit être concertée et globale».M.Baali a salué les efforts et l'implication grandissante de l'Union européenne mais a regretté que la situation soit aujourd'hui loin des engagements des uns et des autres enregistrés lors des conférences précédentes. «La problématique de la révision du TNP s'articule aujourd'hui sur deux axes principaux: le désarmement et la non-prolifération», a-t-il répondu à notre question sur les termes essentiels de la révision prévue. Et d'expliquer: «D'un côté, nous acceptons, nous pays non nucléaires, de ne pas en avoir, mais, en contrepartie, nous devons bénéficier du droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et nous devons également attendre des pays nucléaires de faire les efforts nécessaires pour réduire leurs arsenaux nucléaires jusqu'à leur élimination complète.» En effet, selon M.Baali, la suppression complète est définitive de la prolifération des armes nucléaires et son remplacement par leur utilisation à des fins civiles restent un objectif malgré les difficultés et les pressions liées au fait que la question soit fort sensible. «Ce que nous voyons aujourd'hui, a relevé Abdallah Baali, c'est que, sur le plan de la non-prolifération, très peu de pays ont l'arme nucléaire et les autres ne cherchent même pas à l'avoir conformément aux recommandations du TNP. Or, sur le plan du désarmement nucléaire, on ne voit pas beaucoup d'avancées.»Par ailleurs, M.Baali considère que les engagements qui ont été faits par les grandes puissances nucléaires pour nous aider à développer cette technologie à des fins civiles et pacifiques, n'ont pas connu beaucoup d'avancées. «Ce que nous voulons aujourd'hui est que, premièrement, le droit à l'utilisation du nucléaire à des fins pacifiques soit consolidé et que cela donne lieu à des actions concrètes; deuxièmement, que les puissances nucléaires fassent de véritables efforts pour réduire leurs arsenaux nucléaires et troisièmement, que la conférence pour la création d'une zone dépourvue d'armes nucléaires et d'autres armes au Moyen-Orient puisse se tenir le plus tôt possible,» nous a-t-il déclaré, optimiste, car, bien des avancées ont été réalisées par le passé comme, par exemple, la réduction des arsenaux nucléaires de la Russie et des Etats-Unis de deux tiers par rapport à l'époque de la Guerre froide.Le représentant de l'Union européenne au séminaire, Jacek Bylica, a, lui, parlé de la nécessité d'adopter une position commune dans le cadre de la révision du TNP et qui vise à améliorer les mécanismes de contrôle de la prolifération du nucléaire ainsi que l'accélération du processus du désarmement. A cet effet, le cap doit être mis, selon M. Bylica, sur le rejet des «tests nucléaires», la lutte contre «le terrorisme nucléaire» et «l'universalisation du Traité de non-prolifération des armes nucléaires». Rappelant par ailleurs l'environnement très difficile dans lequel va se tenir la conférence de révision du TNP, marqué notamment par des menaces terroristes, le représentant de l'Union européenne a appelé à la vigilance en brandissant le grand danger que peut représenter le fait que des groupes terroristes s'emparent d'armes de destruction massive. Jacek Bylica a exprimé, enfin, sa nette conviction de l'importance que revêt le séminaire d'Alger et de la contribution qu'il peut apporter au succès de la conférence de New-York, notamment sous la présidence de Taous Ferroukhi, ambassadrice, qu'il n'hésite pas à qualifier d'«éminente diplomate». Alors, la directrice des affaires politiques et de sécurité internationales du ministère des Affaires étrangères d'Algérie va-t-elle faire avancer grandement à New-York ce que les autres ne font que très peu' Pour l'heure, naturellement, il s'agit d'un défi et le séminaire international qui s'est ouvert hier à Alger vise à le relever efficacement. Le reste est question de temps.
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Posté Le : 09/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar INGRACHEN
Source : www.lexpressiondz.com