L'Algérie maintient sa politique de l'eau Journée technique sur les avancées de la gestion déléguée à Oran

De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Les participants nationaux et étrangers à la Journée technique sur les avancées de la gestion déléguée de l'eau en Algérie, qui a eu lieu jeudi dernier à Oran, ont été unanimes à reconnaître - pour certains à applaudir - les efforts consentis par l'Algérie dans la politique de l'eau, engagée à travers un ambitieux programme d'investissement public de près de 25 milliards de dollars (programme de soutien à la croissance et deux plans quinquennaux). Une politique qui a permis d'en finir avec la lourde problématique de la disponibilité des ressources hydriques et de jeter les premiers jalons d'une gestion intelligente - la gouvernance de l'eau, selon le mot du ministre de l'Hydraulique et des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal -, devant permettre de préserver cette précieuse ressource et de sécuriser l'alimentation en eau potable, dans un contexte mondial marqué par un fort stress hydrique. Fier des résultats obtenus, Abdelmalek Sellal a notamment rappelé dans son intervention, qu'en matière d'accès à l'eau et à l'assainissement, l'Algérie «a dépassé les objectifs de développement du millénaire fixés par l'Organisation des Nations unies», que le raccordement aux réseaux d'eau et d'assainissement a atteint 93% et 86%, que le parc national des barrages compte actuellement 68 ouvrages pour une capacité de stockage dépassant 07 milliards de mètres cubes (15 barrages supplémentaires sont en cours de réalisation et qu'à l'horizon 2014, l'Algérie disposerait de 13 stations de dessalement d'eau de mer (aujourd'hui, il y en a 10 en activité) qui produiraient quelque 2,26 millions de mètres cubes d'eau potable, que le transfert d'eau potable Aïn Saleh - Tamanrasset qui permet le transport de 100 000 mètres cubes à travers 750 km est une réussite majeure... Des indicateurs probants, selon le ministre de l'Hydraulique, qui confortent le gouvernement dans sa conviction d'avoir opéré les bons choix, y compris dans la décision de recourir à la gestion déléguée. «Hormis l'échec de Annaba où nous avons dû résilier notre contrat avec des Allemands défaillants, nous sommes satisfaits de nos autres partenaires, français et espagnols, et nous venons d'ailleurs de reconduire le contrat avec Suez pour la gestion d'Alger en y adjoignant la gestion de la wilaya de Tipaza. Nous pensons également à élargir la gestion déléguée à d'autres villes'», a-t-il ajouté lors de la conférence de presse qui a eu lieu en marge des ateliers.
De son côté, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, Cherif Rahmani, s'est intéressé, entre autres points, aux vertus qui doivent marquer un partenariat gagnant-gagnant : une collaboration à long terme, l'éthique, la transparence et l'engagement, qui constituent les clés d'un partenariat réussi. Mais, a-t-il ajouté, il faut également une distribution des tâches, claire et précise : «A l'autorité de définir les objectifs et d'en contrôler l'exécution ['] ; à l'entreprise la mise en service de l'expertise.» La réussite confirmée de ce partenariat avec les parties française et espagnole dans la gestion de l'eau doit appeler d'autres engagements dans d'autres secteurs d'activités dans «une collaboration vertueuse entres les hommes», a-t-il plaidé en conclusion de son propos. Dans son intervention, le président du Conseil mondial de l'eau - qui n'a pas manqué de manifester son admiration pour la politique de l'eau menée par l'Algérie, «l'exemple même de ce qu'on peut faire en matière d'offres en eau» -, a particulièrement insisté sur le fait que «le manque d'eau est la première cause de mortalité dans le monde devant toutes les autres formes de décès» et que les responsables politiques doivent réaliser que la sécurité de l'eau est aussi, sinon plus, importante que la sécurité alimentaire. Comme pour confirmer que le cap est désormais mis sur la formation et la gestion - les résultats obtenus jusqu'ici ayant suscité une adhésion unanime - M. Sellal a inauguré, en fin de journée, la nouvelle école de management des ressources en eau dont les cycles de formation devraient débuter incessamment.