Algérie

L'Algérie lance la concertation avec les pays producteurs



L'Algérie lance la concertation avec les pays producteurs
La baisse drastique des prix du pétrole devient un sujet de préoccupations pour beaucoup de pays exportateurs dont les équilibres budgétaires s'en trouvent sérieusement affectés. La tendance baissière n'est pas sans conséquences importantes sur l'effort de développement de ces Etats. Cela est une évidence. La problématique est de savoir comment endiguer cette dégringolade inédite et quels sont les outils dont disposent les pays en question pour maintenir à un niveau raisonnablement stables les cours du baril. L'initiative algérienne visant à promouvoir une dynamique de concertation avec les pays membres et non membres de l'Opep en vue de dégager un consensus pour une maîtrise des cours est en train de s'étendre. C'est dans ce cadre que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est chargé par le président Bouteflika de remettre des lettres à des chefs d'Etat de pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (APPA) alors que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a été reçu, à Ryadh, par le prince héritier saoudien à qui il a remis un message destiné au roi d'Arabie saoudite. Il s'est aussi entretenu avec le ministre saoudien du Pétrole. Le président de l'Azerbaidjan a été aussi saisi par Bouteflika par l'intermédiaire du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Ce pays est considéré comme une importante puissance pétrolière régionale dans le Caucase. Le ministre de l'Energie a également transmis, hier, le même type de message au président du Kazakhstan dont il a rencontré le ministre des Affaires étrangères. Le Kazakhstan possède les plus importantes réserves de pétrole brut recouvrables de la région Caspienne. Le Venezuela a également approché ses alliés politiques et économiques dans le même cadre de recherche de solution au statu quo. La coordination ainsi attendue va devoir concourir à l'assainissement du marché pétrolier mondial pour valoir ensuite une juste tarification des exportations. Cette démarche semble inspirée du refus de certains membres de l'Opep, dont l'Arabie saoudite, de se réunir, en dépit de l'effondrement continu des cours, pour agir sur le levier classique de la réduction du plafond de production. Des pays du Golfe considèrent que le marché finirait par se réguler de lui-même, tournant le dos à l'idée d'enrayer le surplus de l'approvisionnement, lequel conjugué à la baisse de la demande due au ralentissement économique en Europe et en Chine a précipité le baril dans la dépréciation. Mais au-delà de cet épisode inattendu, beaucoup d'Etats méditent la dépendance accrue de leurs économies à la manne des hydrocarbures dont le caractère aléatoire n'est plus à souligner. En Algérie comme ailleurs, la question de réduire cette dépendance, même si elle ne date pas d'aujourd'hui, est relancée sous le sceau de l'urgence. Des réformes économiques audacieuses sont à même de favoriser l'émergence d'une économie diversifiée, mais en parallèle, les autorités préconisent de rationaliser les dépenses publiques. La marge de manœuvre dont dispose notre pays grâce à l'accumulation des capacités financières engrangées dans le sillage de l'embellie des cours, ne remet pas en question la programmation des grands projets de développement socioéconomique. Néamoins, comme le souligne le directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord du FMI, Masood Ahmed, l'Algérie devrait œuvrer à une consolidation financière, économique et budgétaire et une diversification de son économie. « Ces deux réformes sont nécessaires pour entamer cette transition », a-t-il dit en ajoutant que les réserves de change emmagasinées permettront de faire la transition vers la nouvelle réalité du marché des hydrocarbures, de « manière graduelle ». La diversification de l'économie suppose, pour cet expert, d'élargir les exportations, de développer l'industrie et les entreprises publiques et privées et de promouvoir les partenariats avec les entreprises internationales. Alors que les réformes structurelles devraient tendre à l'amélioration du climat des affaires.




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