L'Algérie, la priorité des priorités

« La Libye n'étant pas stable, le marché algérien est une opportunité à saisir », estime Riadh Benzarga, directeur de la représentation commerciale tunisienne à Alger. « L'Algérie offre des opportunités d'affaires très riches. De plus, étant notre voisin, l'Algérie offre plus de facilités en termes de transport notamment, routier et maritime. C'est un marché naturel dont les caractéristiques très spécifiques nous faciliteront la régionalisation des affaires tunisio-algériennes à laquelle nous aspirons », indique-t-il. D'où l'organisation, au mois de juin prochain, à Tunis, d'une journée d'information sur les investissements en Algérie. Le but est de rassurer les opérateurs économiques encore réticents à investir en Algérie. « Nos opérateurs n'ont pas beaucoup d'informations sur le climat des affaires en Algérie, le foncier industriel, le droit à la propriété, la réglementation,...surtout celle relative au partage des actions 49-51. Je crois que cette réglementation leur fait quelque peu peur », souligne-t-il. Cette journée d'information, à laquelle participeront entre 300 et 500 entreprises tunisiennes, sera une occasion d'avoir une idée sur l'économie algérienne. « Nous comptons inviter des opérateurs économiques algériens pour nous parler de leurs expériences, leurs success-story en quelque sorte. Des opérateurs qui ont la nationalité algéro-tunisienne de préférence ou qui ont, au moins, des relations d'affaires avec la Tunisie », précise Riadh Benzerga. Les responsables tunisiens rassurent que la collaboration avec l'Algérie se fera dans les deux sens. Dans le secteur de la construction, par exemple, l'entreprise tunisienne ambitionne de prendre part au marché algérien, via des partenariats et des investissements, dans l'ouest du pays notamment où les investissements tunisiens ne sont pas très nombreux. « Mais en échange, vu l'expérience acquise dans ce domaine, nous voudrons que les entreprises algériennes spécialisées dans le bâtiment prennent part à l'effort national de construction en Tunisie, dans les régions très peu développées notamment », fait-il savoir. Outre la construction et le bâtiment, la Tunisie s'intéresse à l'agroalimentaire, les matériaux de construction, les services, le conseil, l'industrie automobile, la chimie... « Notre économie étant basée sur des PME tunisiennes privées, nous voudrons que nos homologues algériens soient de la même catégorie », conclut-il.