Algérie

L'Algérie, l'Europe et les IDE



L'Algérie, l'Europe et les IDE
Clair, net et précis. Nos experts (on a failli dire nos savants) en «climat des affaires» et en «nuisance» de la règle des 51/49% vont devoir se recycler. Dans son intervention, samedi dernier, à la conférence sur les Dialogues méditerranéens qui s'est tenue à Rome, Abdelkader Messahel, notre ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, a asséné une vérité qui devrait réveiller les économistes qui pensent que c'est de notre faute si les investisseurs étrangers ne se bousculent pas à nos portes. Son constat ne souffre d'aucun doute sachant qu'il a été exposé devant d'autres ministres bien au fait des pratiques et comportements dans ce domaine. Qu'a dit Messahel' Rien de plus, rien de moins que «Les flux des IDE (investissements directs étrangers) des pays de l'UE vers les pays de la rive sud restent, à cet égard, très faibles si ce n'est marginaux en dépit des efforts consentis par ces derniers». Il a expliqué que les efforts des pays de la rive sud ont concerné «la mise en oeuvre des réformes économiques et institutionnelles, l'amélioration de tout l'environnement économique, l'investissement, très conséquents pour certains, comme le fait mon pays, dans les infrastructures de base, tout cela en vue d'une meilleure attractivité des investissements». Mais alors pourquoi ces investisseurs ne viennent-ils pas' Messahel, en bon diplomate, a eu cette réponse «(Nos économies) ne peuvent se contenter d'une relation économique dominée par les seuls échanges commerciaux». Sans mettre de gants, cela veut dire que ces investisseurs préfèrent nous garder comme de bons consommateurs de leurs produits. Pour faire tourner leurs propres usines. Gagner des emplois. Se développer toujours et encore. Il faut donc arrêter de s'illusionner et de se faire l'écho des arguments que ces mêmes investisseurs avancent uniquement pour donner le change. Cet état des lieux de notre ministre est d'autant plus incontestable que l'ONU dans son dernier rapport (réalisé chaque année par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les cinq commissions régionales de l'ONU et l'Organisation mondiale du tourisme, note que l'économie mondiale connaît actuellement, entre autres, «une stagnation de l'investissement». Ceci dit et après avoir réveillé nos experts (du moins il faut l'espérer), les pays européens, en agissant ainsi, font de petits calculs et à courte vue. Alors qu'ils font face à une migration qui ne fait que commencer étant due au seul phénomène des conflits, ils ne tarderont pas, s'ils persistent dans leurs égoïsmes, à voir déferler, chez eux, les autres vagues de migrants. Les migrants économiques et les migrants climatiques. Ce n'est pas pour le siècle prochain, cet objectif fixé par la COP21, mais dans quelques petites années. Hormis l'Algérie, qui a connu un développement considérable ces 15 dernières années, la quasi-totalité des pays de la rive sud n'est pas dans une dynamique de développement économique. Si l'Europe reste dans son aveuglement, non seulement elle ne pourra pas commercer avec ces pays pauvres, mais de plus, elle hypothèque sa propre sécurité à moyen et long terme. L'étonnant est que cette même Europe qui s'avère impuissante à contenir l'afflux des migrants et va jusqu'à payer la Turquie pour leur faire barrage, n'en tire aucune leçon pour le futur. Bref, nos objectifs aujourd'hui doivent tendre vers l'investissement national, élargir nos partenariats à d'autres continents, renforcer les performances de notre système éducatif, mener une lutte implacable contre tous les délits économiques et toutes les formes de gaspillage. Etre en phase avec les réalités d'un monde qui ne fait pas de cadeau!




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