Algérie

L'Algérie honorera ses engagements internationaux en matière d'exportation de gaz



Il ne faut pas faire peur à nos partenaires internationaux car la déclaration du ministre de l'Energie le 13 décembre 2018 a été mauvaisement interprétée, dans trois ans l'Algérie n'exportera plus de gaz.Or, c'est seulement faute d'un nouveau modèle de consommation énergétique misant sur l'efficacité, les énergies renouvelables, selon le rapport du CREG, les tensions seront perceptibles horizon 2030 puisque les besoins en gaz de Sonelgaz pour la seule génération électrique sont passés de 12 milliards de mètres cubes en 2000 à 27 milliards en 2014 et dépasseront les 60 milliards de mètres horizon 2030. Tout cela renvoie à une nouvelle politique des subventions et d'une manière générale à une nouvelle politique énergétique, Sonelgaz n'étant qu'une entreprise d'exécution. Tenu d'assurer la continuité du service public et la couverture de la demande, Sonelgaz devra consentir d'importants investissements et la mobilisation des financements, un exercice compliqué dans un contexte de contraction des ressources.
1- Au 01 janvier 2018, Sonelgaz compte 9.184.962 clients électricité et 5.267.104 clients gaz avec une longueur de réseau électricité de 358.260 kms et une longueur de réseau gaz de 120.315 kms . Une nouvelle organisation a été adoptée au sein de la société publique Sonelgaz qui vise une rationalisation par la réduction de ses filiales à 16 sociétés dont la Holding Sonelgaz assurera le contrôle direct. La nouvelle organisation répondrait ainsi «à la nécessité d'une plus grande performance et efficience du management en matière de conduite des projets, de génération de revenus et de valeur ajoutée avec un minimum d'investissement».
Selon l'APS, en date du 12 février 2017, cette reconfiguration a permis de ramener le nombre d'opérateurs activant dans le métier de production d'électricité à six (6) sociétés en comptant SPE (société de production d'électricité), SKTM (Shariket Kahraba oua Takat Moutadjadida), SKH (Sharikat kahraba Hadjret Ennous), SPP1 (Hybride gaz-solaire de Hassi R'Mel) et Karama (Production combinée d'électricité et de dessalement d'eau de mer d'Arzew). En matière de distribution de l'électricité et de gaz, l'Assemblée générale a approuvé l'absorption des sociétés de distribution de l'électricité et du gaz de l'Est (SDE) et de l'Ouest (SDO) par la Société de distribution de l'électricité et du gaz du Centre (SDC) à laquelle seront cédées les actions détenues par Sonelgaz dans la Société de distribution d'Alger (SDA).Cette configuration permet de ramener le nombre des sociétés activant dans le métier de distribution de l'électricité et du gaz à une seule société avec SDA comme filiale.
Concernant les activités industrielles, de prestations de service et de sûreté interne, l'Assemblée générale de Sonelgaz a approuvé le maintien en l'état des sociétés créées avant la restructuration de Sonelgaz avec transfert des actions qu'elle détient dans Ceeg, Mpv, Sopieg, Sat-info, Amc, Rouiba Eclairage, MEI, Transmex, Swat, Sat, Sar, Sah, aux sociétés des c?urs-métiers à savoir SPE, GRTE, GRTG, SKTM et la Société de distribution de l'électricité et du gaz SDC. Cette restructuration avait été déjà annoncé en 2015 par le Ministre de l''Energie pour qui «la conjoncture actuelle marquée par une réduction drastique des revenus de l'Etat exige de trouver des réponses pérennes à la question de la disponibilité financière». Une mission qui devra s'appuyer sur plusieurs axes.
- Premièrement, la nécessité de revoir l'organisation du groupe afin de recentrer sa mission, réaffirmer les responsabilités, consolider et renforcer l'encadrement.
- Deuxièmement, de choisir les actions à même de générer des plus-values avec le minimum d'investissements.
- Troisièmement, d'amorcer un exercice d'évaluation systématique, continue et responsable» des actions du groupe.
- Quatrièmement, une nouvelle restructuration étant de défaire des filialisations coûteuses et de regrouper les activités afin de bénéficier d'économies d'échelle.
- Cinquièmement, la nécessité d' une nouvelle réforme de la loi sur l'électricité et le gaz datant de 2002 afin de permettre de réévaluer le rôle du régulateur, à savoir la CREG, et qui ne s'est pas, pour l'heure, totalement appropriée ses missions, notamment en ce qui concerne le volet lié à la gestion des appels d'offres pour la réalisation de centrales électriques.
- Sixièmement, l'ex PDG avait prévu de lancer un sixième emprunt obligataire via la Bourse d'Alger qui reflète la propension de l'entreprise à recourir systématiquement à l'endettement pour le financement des investissements devenus trop lourds au regard de ses ressources.
2- La situation financière négative de Sonelgaz est devenue intenable avec le plafonnement du prix de l'électricité : Je recense quatre raisons :
- Premièrement, Selon la direction générale de Sonelgaz, où 99% des entrant proviennent du gaz naturel, les énergies renouvelables étant presque nulle la production électrique est passée de 6000 mégawatts en 2000, à 19.000 en 201 et une prévision de 25.000 MW/an 2030 afin d'éviter les coupures, précisant qu'en juillet 2018, Sonelgaz a enregistré un pic de consommation d'électricité estimé à 13 900 mégawatts (MW). La faible industrialisation fait la consommation des ménages contrairement aux pays développés surpasse celle de l'économie productive. L'investissement réalisé en 2017 a été de 311 milliards de dinars et les volumes d'investissements prévus par le Groupe Sonelgaz doivent s'élèver entre 2019/2030 à 2.500 milliards de dinars, soit 300 à 400 milliards de dinars/an à travers un plan de décaissement. Or existent plusieurs contraintes.
- Deuxièmement, la tarification énergétique qui dépend de la politique du gouvernement et non de Sonelgaz ne couvre pas le coût de revient de la production, obligeant Sonelgaz à contracter des crédits de long terme à des taux bonifiés assortis de différés de paiement pour la réalisation de ses investissements et afin de répondre à la demande grandissante dans le sud du pays, voire exporter rappelant l'accord signé en 2018 entre l'Algérie et deux pays voisins, Tunisie et Maroc, dans le but d'augmenter le volume d'énergie exporté passant de 100 MW à plus de 300 MW, étant prévu par ailleurs la réalisation d'un câble sous-marin vers l'Espagne.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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