Algérie

L'Algérie gagne sur plusieurs fronts



Le dinar se porte miraculeusement bien et ce depuis quelques semaines déjà. Cette bonne santé dont jouit présentement la monnaie nationale s'explique par la montée fulgurante du dollar US par rapport à l'euro. Le dollar s'est apprécié d'environ 11% depuis le début de l'année et a atteint, pour la première fois en vingt ans, la parité avec l'euro.En effet, sur le marché interbancaire des changes, les cotations communiquées par la Banque d'Algérie révèlent un dinar décomplexé qui s'apprécie hardiment non seulement contre l'euro, mais aussi face au billet vert.
L'euro et le dollar valent 140 dinars sur le marché officiel des changes, avec ce détail près, qu'un léger avantage profite au billet vert.
Ceci ne peut qu'influer positivement sur l'économie algérienne, surtout que l'Algérie recourt à ces deux monnaies dans ses échanges commerciaux internationaux.
L'Algérie exporte principalement en dollars ses ressources d'hydrocarbures, entre gaz et pétrole. Aussi, des gains certains ne peuvent qu'être engrangés dans les opérations d'import, lesquelles se font massivement en euros.
Toutefois et paradoxalement, cette embellie ne semble pas concerner le change parallèle puisque le dinar s'échange au square Port Saïd, à Alger, à 209 DA à l'achat et à 211 DA à la vente. C'est que depuis la fin de la saison estivale, synonyme d'affluence record des émigrés au pays, l'offre en monnaie forte a baissé, signant ainsi le retour à la surenchère sur le marché noir.
Dans tous les cas, et hormis ce détail, l'Algérie gagne, pour le moment et pour peu que la situation perdure, sur plusieurs fronts, notamment sur celui de l'import.
L'embellie induite par l'inédite parité euro-dollar ne peut que renforcer le bouclier qu'oppose la Banque d'Algérie aux pressions inflationnistes. Par ailleurs et à en croire les experts, le dollar qui est devenu une valeur refuge du fait des conditions économiques actuelles, ne peut que conforter les réserves de change de l'Algérie, dont la majeure partie est libellée en dollars.
«Les réserves de change du pays connaissent une forte reprise et cette dernière est appelée à se poursuivre, tant qu'il y aura une forte demande sur l'énergie, laquelle est principalement tarifée en dollars à l'échelle mondiale», explique le docteur Slimane Nacer. Ce dernier nuance, toutefois,en indiquant que la situation de l'euro reste instable et n'est pas nécessairement en baisse, surtout après que la Banque centrale européenne a décidé de relever les taux d'intérêt de 50 points de base (0,5%) pour la première fois depuis 2011, ce qui pourrait conduire, prochainement, à une amélioration du taux de change de l'euro. C'est pourquoi les analystes qui reconnaissent à la Banque d'Algérie d'avoir eu la clairvoyance de réévaluer le dinar afin de mieux maîtriser l'inflation, en mettant à profit les fondamentaux de l'économie, estiment que le dinar ne peut à lui seul être le levier exclusif de lutte contre le phénomène de l'inflation.
Tout en reconnaissant que la politique de taux de change est l'un des outils de la politique monétaire de la Banque d'Algérie, ils mettent en garde contre le poids de l'informel et sa capacité de nuisance dans la sphère marchande en faussant les prix et en affaiblissant les mesures en faveur du pouvoir d'achat.


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