Algérie

L’Algérie fêtera demain 62 ans d’indépendance Le long sillon de la liberté




Publié le 04.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le 8 mai 1945 restera la date référence pour retracer la longue route qui a mené au 1er novembre 1954 pour aboutir au 5 juillet 1962.

Il y a soixante-deux ans déjà....
L'Algérie indépendante aura 62 ans le 5 juillet 2024. Une date gravée dans le marbre qui signe la fin d'une longue nuit coloniale qui aura duré plus de cent trente années. Une période qui a été jalonnée par des insurrections mémorables déclenchées par des femmes et des hommes (Lalla Fadhma N'soumer, l'Émir Abdelkader, El Mokrani, Cheikh Aheddad...) figures emblématiques de la résistance contre l'envahisseur français avant que naisse un Mouvement national qui accouchera du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Mtld) auquel adhéra une génération exceptionnelle qui s'en affranchira quelques années plus tard pour faire parler les armes le 1er novembre 1954 sous la bannière du Front de Libération National, historique. Une des aventures humaines les plus exaltantes: la libération de cette terre qui les a vus naître du joug du colonialisme. Une guerre de libération nationale, une révolution qui captivera le monde et qui servira de référence aux peuples opprimés en quête de liberté. Il y a eu les têtes pensantes et les baroudeurs qui ont fait parler la poudre, tenu les maquis. Ne pas se les remémorer, aujourd'hui, cela reviendrait à amputer cet objectif suprême de ces têtes de pont qui ont fait le 5 Juillet. La liste est longue, très longue. Ensemble, ils ont tracé les sillons d'une liberté retrouvée, il y a tout juste 64 ans dans une liesse sans commune mesure ils ont permis, par leur sacrifice, au peuple algérien tel un enfant qui ouvre ses yeux à la vie, de pousser ses premiers cris de joie jusqu'à en frémir. C'est donc ivre de liberté, que le peuple algérien est sorti ce jour du 5 juillet 1962. Il a chanté, dansé des jours et des nuits durant dans la torpeur d'un été qui restera gravé dans la mémoire collective... «le 5 juillet 1962 aura été un point de bascule entre un passé qui nous a été imposé par le fer et par le feu et un avenir d'indépendance et de liberté», a justement écrit l'ex- Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse. Des évènements de premier plan ont précédé cette ambiance unique. Certaines dates demeureront des références pour retracer le long chemin qui a mené au 1er novembre 1954 pour aboutir au 5 juillet 1962. Celle du 8 mai 1945 sera déterminante à ce propos. Une tragédie qui sera le détonateur d'une révolution exceptionnelle. «Le premier novembre a commencé le 8 mai 1945 avec une répression démente...», témoignera Hocine Ait Ahmed un des chefs historiques de la révolution algérienne. Le sillon sera irrémédiablement tracé. L'appel à mener l'Algérie vers la liberté demeurera une question sacrée, un objectif suprême auquel répondront ses enfants sans réfléchir. «J'ai quitté mes études au lendemain des évènements de Sétif.
La tragédie de Sétif a été tellement forte que personnellement, j'étais convaincu que penser à son avenir personnel, à sa carrière personnelle n'avait pas de sens. Le parti avait demandé des volontaires et j'ai quitté mes études en 1945», confiera le leader emblématique du Front des forces socialistes dans un documentaire diffusé par France Culture en 1989. C'est de cette répression sanglante des manifestations pacifiques du 8 mai 1945 que naîtra et sera entretenue cette flamme révolutionnaire qui accompagnera le pays jusqu'à son indépendance. Une histoire, un passé douloureux qui ressurgira à nouveau, ce vendredi, lors de la commémoration des festivités du 62e anniversaire de l'indépendance. Comme chaque année lorsqu'il sera question de revisiter son histoire récente. Celle qui l'a conduite à son indépendance. Une occasion pour se remémorer ses martyrs. Celles et ceux qui, tout juste sortis de l'adolescence, ont juré de conduire le pays vers la liberté. Pour que l'Algérie puisse rester éternellement jeune. Belle. C'est aussi cela le serment du 1er Novembre 1954 qui a abouti au 5 Juillet 1962. Un message à transmettre de génération en génération. Un patrimoine à jalousement garder. Un socle sur lequel doit être construite l'Algérie de demain. Celle dont ont rêvé Hassiba Ben Bouali, Ben M'hidi, Didouche, Abane Ramdane et tant d'autres, tous partis trop vite. La commémoration du 62e anniversaire de l'indépendance donne à nouveau l'occasion de les faire revivre. Une célébration qui sonne comme un rappel à l'ordre. À la préservation de principes et de qualités dont se sont abreuvés ceux qui ont donné leur vie à ce pays. Sans calculs. Sans peur et sans reproche et le coeur à l'ouvrage. Ce sont de ces incontournables armes dont a besoin l'Algérie d'aujourd'hui pour continuer son chemin tout tracé vers le développement, remporter ces challenges qui doivent la propulser au rang de nation émergente.
Mohamed TOUATI

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