Algérie

"L'Algérie fait parler d'elle par son pacifisme, son art et ses femmes"



Danièle Champeaux est née à Arassa en Algérie en 1937 de parents instituteurs. Après une enfance passée en Kabylie, puis des études à Alger, elle devient institutrice dans le Sud algérien avant de se marier, puis quitter l'Algérie en 1970, sans pour autant oublier ce pays qui, lui, ne l'a jamais quittée. Soucieuse de le faire connaître et reconnaître par les gens de Vitrolles où elle vit aujourd'hui, elle n'a pas cessé de multiplier les occasions d'en parler et de le mettre en lumière, comme cette fois-ci avec "Femme d'Algérie" où il est question d'art et de cinéma au féminin algérien.Liberté : Pouvez-vous nous éclairer sur le Festival des amis des Lumières '
Danièle Champeaux : C'est la 3e édition de ce "Festival des amis des Lumières" et c'est la 3e qui parle de l'Algérie car l'Algérie c'est mon pays, c'est moi, c'est toute ma vie. J'y ai vécu 33 ans et je l'ai quittée en 1970 mais il ne m'a jamais quittée.
Je suis à l'origine de ces initiatives car je veux que les gens connaissent mon pays, reconnaissent l'Algérie, découvre mon Algérie. Je veux qu'on l'aime comme je l'ai toujours aimée. Et je voulais encore plus particulièrement aujourd'hui qu'on entende parler de la femme d'Algérie.
Justement pourquoi "Femme d'Algérie" particulièrement '
Cette année, j'ai voulu que les gens de Vitrolles connaissent un peu plus l'Algérie à travers le combat et le courage de ses femmes, de cette "Femme d'Algérie" qui a été de tous les combats justement. Et particulièrement, j'ai voulu mettre en lumière la femme cinéaste et donc donner à voir le cinéma algérien à travers la caméra d'une femme algérienne.
Depuis quatre ans que nous avons lancé ce festival, je découvre avec ahurissement que les gens ne connaissent rien de l'Algérie ou très peu, et très mal car, comme vous le savez Vitrolles a toujours été Front national et donc l'Algérie y est un sujet tabou. On n'en parle pas ou si on en parle c'est pour déformer la réalité. Cet espace nous est offert ici pour en parler et nous en remercions d'ailleurs la municipalité qui nous soutient beaucoup dans nos démarches.

Et comment a été reçu ce festival alors '
Toutes les éditions ont connu un franc succès, je dois dire. La première fois, on a passé un film qui s'appelait Les chibanis, la deuxième fois c'était un documentaire sur une exposition qui s'était tenue à Lyon et autour de laquelle on a pu évaluer les ressentis et les avis des uns et des autres, ce qui a donné lieu à un riche débat et beaucoup de curiosité pour en connaître davantage sur ce pays et sa culture ; puis ce fut une autre belle rencontre pour faire connaître Kateb Yacine car ici malheureusement, à part quelques intellectuels ou érudits, personne ne connaît Kateb Yacine et je trouvais ça inconcevable.
On a organisé un colloque de trois jours en invitant des intervenants venus d'Algérie pour en parler et c'était des moments très forts de théâtre, de peinture. Et aujourd'hui il est question de femme et de cinéma avec la venue de 5 cinéastes et la projection de sept films algériens. Cela tombe bien car aujourd'hui l'Algérie bouge et fait parler d'elle par son pacifisme, son art et ses femmes !

Entretien réalisé à Vitrolles par :
Samira bendris-Oulebsir


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