Algérie

L'Algérie évite le déficit de justesse



L'Algérie évite le déficit de justesse
C'est un fait attendu, l'Algérie a fini l'année 2014 sur une importante contreperformance en matière de commerce extérieur.Si la balance commerciale a évité le déficit de justesse, elle a inscrit un solde positif mais divisé par deux par rapport à 2013. Selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) affilié aux Douanes algériennes, dont nous avons obtenu une copie, la balance commerciale a dégagé en 2014 un léger excédent de 4,63 milliards de dollars, soit une baisse de 53,49% par rapport à l'exercice précédent. Un résultat positif mais qui est loin de rassurer.Le fait est que la baisse brutale de l'excédent de la balance commerciale est issue de l'effet combiné du recul des exportations en valeur, notamment en hydrocarbures, et de la hausse de la facture à l'importation. Il est vrai que malgré la chute des cours du brut les exportations algériennes en la matière n'ont reculé que de 4,47% passant de près de 63 milliards de dollars en 2013 à un peu plus de 60 milliards de dollars en 2014. Le recul des cours du brut aura donc coûté à l'Algérie près de 3 milliards de dollars.Cependant, à la vue du déclin des cours du baril, lequel a perdu 60% de sa valeur depuis le mois de juin, les résultats de l'Algérie à l'export n'ont en aucun cas été compensés par les «performances» du secteur hors hydrocarbures, dont les exportations demeurent marginales, mais plutôt au redressement du prix du baril de brut au premier semestre 2014.Ce qui n'augure rien de positif pour le mois à venir, d'autant que la tendance à la hausse des importations ne fait que se confirmer, celles-ci ayant encore crû de 6% durant l'exercice qui vient de s'achever pour dépasser un nouveau cap, celui des 58 milliards de dollars. Pis encore, l'inflation de la facture à l'import a été tirée par les biens alimentaires et les biens d'équipements qui occupent les premières places en termes de postes d'importation, tandis que les achats de biens destinés à la production industrielle n'ont fait que décroître.Une constatation qui fait planer un sérieux doute sur les politiques économiques du pays et qui relance d'ailleurs les interrogations sur les subventions et la gestion des dépenses publiques et des politiques d'investissement. Ainsi, si les importations de biens d'équipement ont évolué de 17%, les produits alimentaires ont coûté à l'Algérie la bagatelle de 11 milliards de dollars, soit une hausse de près de 15%. Une facture alimentée par les importations massives de céréales, blé dur et orge notamment, de lait et de beurre ainsi que des viandes.Moins visibles dans les statistiques globales, les médicaments ainsi que les matériaux de construction ont également pesé de tout leur poids sur une facture déjà très salée.Aussi, si le gouvernement fait mine d'annoncer quelques mesurettes afin d'endiguer la hausse des importations, il n'est en aucun cas prêt à trancher dans le vif pour arrêter la saignée. Celui-ci refuse de se défaire d'un système de subventions généralisées qui alimente la contrebande de divers produits importés, notamment alimentaires, et faisant de l'Algérie le principal importateur pour un marché de 100 millions d'habitants qui dépasse largement les frontières du pays à l'est, à l'ouest et au sud.




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