Après la chute, en 1492, du dernier royaume musulman de la péninsule ibérique, les souverains catholiques d’Espagne mènent une politique impérialiste dirigée contre l’Afrique du Nord. Au Maghreb central, des points de la côte sont occupés (Mers el Kebir en 1505, Oran en 1509, Bougie en 1510) ou vassalisés (Alger, Ténès, Mostaganem…). Pour faire face à l’avancée espagnole, les populations côtières du Maghreb font appel à des corsaires turcs, rendus célèbres par leurs exploits en Méditerranée : les frères Barberousse. Ces derniers s’installent à Alger en 1516 et vers 1519, le survivant, Khay al-Dîn, fait allégeance au sultan ottoman Sélim 1er, inaugurant ainsi plus de trois siècles de présence ottomane en Algérie.
Ces trois siècles peuvent être subdivisés en quatre périodes :
- de 1520 à 1580, environ, l’Algérie s’aligne sur la politique étrangère sultanienne, dans un contexte de conflit entre l’Empire Ottoman et l’Empire des Habsbourg. C’est l’époque des grands beylerbeys Khayr al-Dîn Barberousse, Salah Raïs et autres marins qui, à l’école algérienne, vont devenir des chefs d’Etat et des amiraux de la flotte ottomane.
- de 1580 à la fin du XVIIe siècle, l’Algérie prend son autonomie par rapport à Istanbul. Ainsi, les pachas envoyés par Istanbul pour trois années de gouvernement perdent tout pouvoir réel face aux janissaires et aux corsaires. Alger s’enrichit grâce à l’activité corsaire lancée contre la plupart des puissances européennes et plus seulement contre l’Espagne et ses alliés. La ville prend la stature d’une capitale.
- de la fin du XVIIe siècle à la fin du siècle suivant, la course algérienne décline sous l’effet de la riposte européenne. Le gouvernement algérien se stabilise. Dirigé par des deys depuis 1671, il opère des transformations profondes en signant des traités de paix avec la plupart des Etats d’Europe et en encourageant le commerce extérieur des productions algériennes, du blé surtout.
- de 1793 à 1830, les guerres de la Révolution française et de l’Empire napoléonien ont un impact négatif sur une économie algérienne qui souffre de surcroît d’une mauvaise gestion affaiblissant l’autorité gouvernementale, d’autant plus que le pays connait une série de graves calamités naturelles ; l’impérialisme français va profiter de cette situation.
Conquise sur la dynastie berbère des Hafsides, en 1574, la Tunisie ottomane accueille, comme sa voisine algérienne, de nombreux réfugiés andalous. Face à l’anarchie de la milice des janissaires, rétive aux ordres d’Istanbul, le régime des deys est instauré dès 1591, ramenant l’ordre, tout en confirmant l’autonomisation de la province. A la tête de l’institution hafside de la mahalla ou camp responsable de la levée des impôts à l’intérieur du pays, les beys rivaux des deys contrôlent le pouvoir si bien que le second bey, Murad Corso instaure une dynastie dès l’année 1613 : la dynastie mouradite gouverne la Tunisie jusqu’en 1702. Après un court intermède, la dynastie husaynite, instaurée par Husayn Ibn ‘Alî, lui succède en 1705. Elle va gouverner la Tunisie jusqu’à la proclamation de la République, en 1957.
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Posté Le : 06/09/2023
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Ismet Touati
Source : palaisdumaghreb.wixsite.com