Un accord de libre-échange entre l'Algérie et l'Iran dans un proche
avenir ? Il en a été question dimanche à Téhéran lors d'une rencontre entre le
ministre iranien du Commerce Mehdi Qazanfari et l'ambassadeur d'Algérie en
Iran, M. Soufiane Mimouni. L'information rapportée par la Fars News Agency
(FNA) reste imprécise et évoque un cadre plus général d'un accord de
libre-échange entre l'Iran et les pays «africains musulmans».
Le ministre du Commerce iranien
s'est fait par contre plus précis sur le souhait de renforcer les relations
commerciales entre les deux pays. Pour Mehdi Qazanfari, l'Algérie peut être une
passerelle pour un renforcement des liens économiques de l'Iran avec l'Afrique
du Nord. Il a estimé que la tenue de salon d'exposition spécialisé, l'ouverture
de succursales bancaires ou la création d'une banque commune permettraient de
stimuler les relations économiques entre les deux pays. L'ambassadeur algérien
a souligné que les relations politiques entre les deux pays étaient très bonnes
et a souhaité que les liens commerciaux, faibles actuellement, puissent
atteindre un niveau satisfaisant.
L'Iran, en butte à des sanctions
économiques imposées par les Occidentaux, tente depuis quelques mois d'ouvrir
un horizon africain à son économie. Officiellement - les dernières déclarations
à ce sujet sont celles de l'ancien ministre du Commerce El Hachemi Djaaboub -,
l'Algérie fait une «pause» en termes de conclusion d'accords de libre-échange.
Il n'en demeure pas moins que l'Algérie, qui défend le droit des Iraniens au
nucléaire pacifique, ne devrait pas, en théorie, avoir des objections de
principe à la conclusion d'un tel accord de libre-échange.
Une relation libre avec l'Iran
Outre le fait que l'Algérie, contrairement à d'autres pays arabes du
Golfe et le Maroc voisin, ne relaie pas la campagne occidentale anti-iranienne,
il peut exister un intérêt économique évident entre l'Algérie et l'Iran.
L'Iran, par exemple, qui dispose d'une des plus grandes réserves de gaz au
monde, éprouve des difficultés à les exploiter. L'expérience et l'expertise de
Sonatrach dans le domaine gazier pourraient être un atout. Il n'en demeure pas
moins que la conclusion d'un accord de libre-échange entre Alger et Téhéran ne
serait guère appréciée par les puissances occidentales qui tentent d'isoler
l'Iran… Mais les relations, bonnes, entre Alger et Téhéran, peuvent aussi
servir à lancer d'éventuelles médiations. Les sanctions occidentales ont bien
sûr de l'effet sur l'économie iranienne, mais elles n'ont pas d'effets
décisifs. Dans les faits, les relations économiques de l'Iran avec les
Etats-Unis sont pratiquement nulles depuis la révolution islamique, et les
liens avec l'Europe atteindraient, selon Ahmadinejad, les 23 milliards de
dollars/an, ce qui ne pèse pas beaucoup sur l'économie iranienne qui est
davantage orientée vers l'Asie. Les démarches iraniennes en direction du
continent africain participent de la même démarche de réduction de la
dépendance à l'égard des Occidentaux. Les rencontres entre officiels –
Bouteflika a fait trois visites à Téhéran – témoignent du fait que l'Algérie
refuse que sa relation avec l'Iran soit sous influence étrangère. Mais, au-delà
de l'aspect politique fort important, les domaines de coopération dans le
domaine spatial, la pétrochimie, l'habitant et l'automobile sont réels. Sans
oublier, bien entendu, dans le domaine du nucléaire civil où l'expertise
scientifique iranienne est très développée.
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Posté Le : 24/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com