«L'Algérie est un marché de première importance»

-Le marché des services de transport croit d'une manière constance depuis quelques années au niveau mondial. Quelle est la tendance sur le marché d'Afrique du Nord et plus précisément en Algérie 'On parle d'une perspective de croissance de 3% par an sur les trois années à venir pour l'Afrique du Nord et également pour l'Algérie. Selon les statistiques qui sont rendues publiques par l'Unife World Rail Market Study Forecast, ce marché qui comprend l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte se situe actuellement autour de 70 millions d'euros et devrait atteindre les 80 millions d'euros d'ici 2017. En Algérie, ce marché est estimé à 15 millions d'euros.-Si vous deviez faire une petite comparaison entre le marché algérien et ses voisins d'Afrique du Nord, en termes d'importance, où situeriez vous l'Algérie 'Le marché algérien est un marché de première importance ne serait-ce que par le fait que nous avons réussi à construire un partenariat avec un de nos principaux clients sur du matériel urbain pour fabriquer des tramways et pour les maintenir. Grâce à ces partenariats, nous avons réussi aussi à obtenir trois projets sur les villes d'Oran, Alger et Constantine. Les perspectives de croissance en Algérie en matière de matériels urbains sont beaucoup plus importantes que les pays voisins, très clairement. On ne voit pas les mêmes perspectives sur le Maroc, la Tunisie et l'Egypte. S'agissant des grandes lignes, du marché du ferroviaire pour les passagers ou le fret, c'est un peu plus différent. Là nous voyons des situations plus comparables entre les quatre pays du Maghreb, en termes de perspectives et de croissance.-Alstom prône une approche des marchés basée sur le partenariat au-delà des aspects contractuels. Est-ce plus facile à mettre en ?uvre dans un marché plus que dans un autre en Afrique du Nord 'Pas vraiment, en réalité. Je pense que c'est une tendance forte et lourde. L'Algérie est davantage pionnière et précurseur à travers des partenariats récents que l'on a montés et ce programme de matériel urbain en cours de fabrication dans le pays par la société commune Cital. Mais il y a des opportunités équivalentes qui commencent à jaillir sur certains pays comme le Maroc où les opérateurs privés ou publics sont à la recherche de ce partenariat. C'est une des lignes stratégiques fortes d'Alstom que de rechercher le plus possible ce type de partenariat que ce soit avec des sociétés publiques ou privées pour favoriser l'intégration locale, le développement des compétences locales, le développement de l'emploi. C'est la seule manière de s'intégrer d'une manière durable dans la vie économique du pays. Ce sont donc des options que l'on recherche.-La branche maintenance d'Alstom semble souffrir d'un manque de communication, selon certains des responsables du groupe. Comment l'expliquez-vous 'Je ne pourrais pas me substituer à la politique de communication qui est faite là-dessus. Ce que je peux vous dire, c'est que nous considérons cette activité comme stratégique pour le groupe. Ce sont des messages qui sont régulièrement passés à l'ensemble de nos employés, afin de leur montrer nos perspectives de croissances des activités qu'il y a derrière la maintenance, mais également à nos clients. A chaque rencontre avec eux, que ce soit sur le suivi de projets ou sur l'investigation d'opportunités, on ne manque d'ailleurs pas de leur faire des présentations sur notre savoir-faire en matière de services qu'il s'agisse de maintenance, de gestion et de vente de la pièce de rechange ou de modernisation et de rénovation de matériel roulant. Ce message, même si vous avez l'impression qu'il ne fait pas l'objet de grande publicité vis-à-vis du monde extérieur, vis-à-vis de nos clients, il est répété avec insistance et nos clients comprennent de mieux en mieux l'expertise d'Alstom dans ce domaine, non seulement sur du matériel qui est fabriqué par Alstom, mais également sur celui produit par nos concurrents.-Justement 20% des trains qui font l'objet de maintenance par Alstom ne sont pas fabriqués par le groupe. Cela est-il aussi le cas en Algérie 'Non, pour le moment en Algérie, nous n'opérons que sur du matériel roulant que nous livrons nous-mêmes.