Algérie

«L'Algérie est loin d'atteindre les 22 000 MW à l'horizon 2030»



L'Algérie souhaite atteindre l'objectif de produire à l'horizon 2030, 27% de la production énergétique à partir des énergies renouvelables. Est-ce possible d'arriver à ce but ' Pour répondre à cette question, le président du Cluster de l'énergie solaire, Boukhalfa Yaici s'est exprimé, hier, sur les ondes de la radio algérienne pour donner son point de vue.Intervenant à l'émission l'Invité de la rédaction de la Chaîne III, le même responsable a dit que «l'objectif d'atteindre le taux de production de 27% d'électricité à partir des énergies renouvelables à l'horizon n'est pas à l'ordre du jour», tout en précisant que l'Algérie est loin de le réaliser. «Toutes les trajectoires qui peuvent être faites ne pourront jamais permettre d'atteindre cet objectif», a-t-il déploré. Abordant la question quelles sont les contraintes rencontrées pour que l'Algérie ne puisse pas atteindre les 22.000 MW ' En répondant à cette question,
Boukhalfa Yaici a cité parmi elles, le manque de visibilité de la part des autorités qui projetaient d'atteindre des objectifs sans étapes intermédiaires. Du coup, il n'y a pas de visibilité ni pour les investisseurs ni pour le secteur de la recherche ni celui de formation ou le secteur industriel réunissant tous les autres intervenants de la chaine énergétique.
Comment peut-on considérer aujourd'hui qu'on n'a pas tracé d'objectif et de stratégie. Sommes-nous toujours dans les effets d'annonce '
Sachant qu'en 2015, l'Algérie avait considéré que les énergies renouvelables, entre autre le solaire, était une priorité nationale. Est ce qu'on peut dire que nous sommes toujours dans l'effet d'annonce ou bien nous sommes en contradiction à la réalité?' M. Yaici a affirmé qu'«on annonce toujours des chiffres mais, sur le terrain les investissements se font sans marchés» et «c'est ce qui a engendré un risque important pour cette filière qui a été relancée en 2011».
Or, la cadence avec laquelle les choses se faisaient a rendu cet objectif irréalisable car, a-t-il poursuivi, «la technologie évolue rapidement et la chaîne de production mise en place peut être obsolète d'ici à trois ans, voire en deux ans». Plus détaillé «si entre-temps on ne peut pas produire les quantités suffisantes, on ne peut donc recouvrir l'argent investi», et d'alerter que «le risque majeur est par conséquent la perte des postes d'emploi créés par les opérateurs locaux».
Selon le même responsable, cette filière a provoqué la création de 1.000 emplois directs et 10.000 en indirect. «Un réel drame sachant que les investissements à coût de milliards de dollars», a-t-il regretté. Par la même occasion, l'interlocuteur a rappelé que l'Etat ambitionnait, via le Centre de développement des énergies renouvelable (CDER), en 1984 de devenir leader africain en matière de production énergétique à partir du soleil entre autres sources d'énergie renouvelable (éoliennes, marines...) dont le chantier est ouvert.


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