«L'Algérie est candidate pour devenir un maillon stratégique dans l'avenir»

Le Dr. Mohamed Khodja, Directeur de la Recherche à l'Institut Algérien du Pétrole (IAP) de Sonatrach, a estimé, hier dimanche que le septième sommet du Forum des chefs de gouvernement des pays exportateurs de gaz (29 février ? 2 mars à Alger) constitue une opportunité pour parvenir à des accords et définir des priorités à la lumière des récents changements géopolitiques internationaux, l'objectif étant de valoriser les sources d'énergie et de renforcer leur position sur la scène internationale.L'Algérie, a affirmé Dr Mohamed Khodja, est candidate pour devenir un maillon stratégique dans l'avenir, facilitant le transport de gaz entre l'Afrique et l'Europe. Mettant en avant l'achèvement du projet de transport de gaz du Nigeria via le Niger jusqu'en Algérie, puis vers l'Europe, permettant à l'Algérie d'exporter plus de 30 milliards de mètres cubes par an.«L'Afrique deviendra un acteur majeur sur la scène internationale dans le domaine de l'exportation de gaz, en particulier après les découvertes annoncées en Mauritanie, au Sénégal et au Mozambique, que ce soit par des pipelines ou par le transport maritime de gaz naturel liquéfié », a-t-il indiqué.
S'exprimant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale dont il était l'invité de l'émission ''L'Invité du matin'', le Directeur de la Recherche à l'Institut Algérien du Pétrole (IAP) de Sonatrach, a fait savoir que l'accueil de cette conférence par l'Algérie revêt une importance particulière dans le contexte géopolitique actuel, marqué par des tensions dues à l'agression américano-britannique au Yémen. «Cette réunion offre ainsi une opportunité aux pays exportateurs de gaz de discuter des meilleures stratégies pour faire face aux défis potentiels liés à une éventuelle pénurie de gaz en provenance du Moyen-Orient », a-t-il dit.
Soulignant, à l'occasion, l'importance de la collaboration dans le domaine des technologies avancées pour renforcer les capacités d'exploration, consolidant ainsi le rôle du Forum en tant que partenaire international fiable sur le marché gazier mondial.
L'''invité du Matin'' de la Chaîne I de la Radio nationale n'a pas manqué de mettre en évidence la situation critique actuelle dans la région de la mer Rouge, particulièrement pour les pays exportateurs de gaz du Golfe et du Moyen-Orient.
Etant donné, a observé le Directeur de la Recherche à l'IAP de Sonatrach, leur impact significatif sur les exportations mondiales de pétrole. Citant le Qatar, l'un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, représentant 20% des exportations, aux côtés des Etats-Unis et de l'Australie.
Revenant sur le rôle prépondérant de l'Algérie, le Dr Mohamed Khodja a fait remarquer que l'Algérie, en tant que membre fondateur du Forum des pays exportateurs de gaz, joue un rôle clé grâce, a-t-il poursuivi, à sa position stratégique en Afrique.
«En tant que principal fournisseur de gaz de l'Europe via Sonatrach, qui exploite un réseau de pipelines de 23.000 kilomètres passant par la Tunisie, l'Italie, l'Espagne et les pays d'Europe de l'Est, l'Algérie bénéficie d'un avantage significatif », a fait savoir le Directeur de la Recherche à l'Institut algérien du Pétrole de Sonatrach.
D'après le site spécialisé ''Mees'', les exportations gazières de l'Algérie durant l'exercice dernier ont enregistré une croissance significative de 6% pour atteindre près de 52,4 milliards de m3 contre plus de 49,3 milliards m3 en 2022.
«Cette croissance des exportations est portée essentiellement par les expéditions de GNL qui ont atteint un niveau record de 13,45 millions de tonnes l'année dernière, contre 11 millions de tonnes en 2022 », note la même source. Faisant remarquer que cette croissance des exportations du GNL a été soutenue par une forte demande sur le marché turc qui représente plus d'un tiers des exportations globales de l'Algérie durant l'exercice dernier.
Face à la hausse de la demande mondiale et européenne, en particulier sur le GNL, l'Algérie a revu à la hausse ses objectifs en matière de production pour atteindre 30 millions de tonnes dans les années à venir. La production actuelle du pays en GNL est de l'ordre de 22 millions de m3.