Le taux de renouvellement de nos réserves a été de 50% en 2010, a révélé le vice-président amont de Sonatrach.
Les révélations de Saïd Sahnoun ont de quoi inquiéter. L’équilibre de l’économie nationale repose sur ses exportations en hydrocarbures qui lui permettent d’engranger 98% des ses recettes en devises. Or, selon les derniers chiffres livrés par un des hauts responsables de la compagnie nationale des hydrocarbures, l’Algérie extrait moins de pétrole de son sous-sol qu’elle n’en exporte. «Le domaine minier algérien a recélé des découvertes de l’ordre de 92 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) l’année dernière», indique le dernier bilan de Sonatrach. Ce qui veut dire que «l’Algérie a donc consommé bien davantage que les accumulations de pétrole et de gaz mises à jour», ajoute dans ses conclusions cet inquiétant rapport. 26 découvertes ont été réalisées par Sonatrach en 2010. Que peuvent-elles représenter? Des découvertes de moyenne importance sans plus, selon les spécialistes. Il faut signaler que depuis une dizaine d’années aucune découverte de grande envergure n’a été mise au jour.
Que dit l’état des lieux aujourd’hui? L’Algérie produit en partenariat 800.000 barils par jour de pétrole brut. Sa capacité de production est de 1,4 million de barils par jour mais depuis les baisses successives de la production des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui ont pris la décision de retirer 4,2 millions de barils par jour pour faire face à la dégringolade des prix du pétrole qui avaient atteint le record de 147 dollars le baril au mois de juillet 2008 pour redescendre à moins de 34 dollars au mois de décembre de la même année, le quota de l’Algérie a été ramené à 1,2 million de barils par jour. Soit beaucoup moins que l’objectif affiché par l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, de porter la production nationale d’or noir à 2 millions de barils par jour à l’horizon 2010. L’Algérie doit-elle revoir à la baisse ses ambitions? «Il convient de ne produire que ce dont on a besoin. Les réserves préservées auront une plus grande valeur dans dix-vingt ans. Il faut également penser aux générations futures», a estimé un expert sur le site de Maghreb émergent qui se présente comme le premier site économique du Maghreb.
La facture des importations qui s’élève à 40 milliards de dollars par an constitue un danger permanent pour l’économie nationale en cas d’effondrement des prix du pétrole. Ce qui n’est tout de même pas le cas aujourd’hui. Les événements qui affectent la Libye ont propulsé le baril de Brent de la mer du Nord à plus de 107 dollars (hier à la mi-journée Ndlr). Le prix du panier de brut, véritable référence pour l’Opep, a franchi la barre des 100 dollars pour la première fois depuis près de deux ans et demi. Cette conjoncture demeure exceptionnelle. L’Algérie qui, en toute apparence, vend plus de pétrole qu’elle n’en pompe de son sous-sol, s’inscrit dans une stratégie qui ne lui laisse pas de marge de manoeuvre - à long ou moyen terme - en l’absence d’une économie hors hydrocarbures performante. La sonnette d’alarme est tirée... depuis longtemps.
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Posté Le : 23/02/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com