Algérie

L’Algérie entre résistance au changement et espionnage économique


Des dossiers d’investissements passent bizarrement à... Paris Triste constat: l’ouverture économique qui était de par sa nature porteuse d’un changement de culture en Algérie n’aura pas suscité un grand bouleversement des mentalités. Loin de là!  La Table ronde consacrée hier à l’investissement na- tional et aux enjeux autour de la question, au centre de presse du quotidien El Moudjahid, a été l’occasion pour les animateurs de «mettre le doigt là où cela fait mal». Les différents intervenants (spécialistes, experts, chefs d’entreprises) ont tenté chacun pour sa part de dévoiler ce qu’il convient de faire pour intéresser d’abord les Algériens à investir chez eux et surtout à en comprendre les enjeux. Participant à l’événement, Abdelmadjid Baghdadli, le Directeur général de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), a tenté d’expliquer objectivement les différents écueils auxquels est confronté l’investisseur tant algérien qu’étranger. Pour Zaïm Bensaci, le président du Conseil National Consultatif pour la promotion des PME (CNC/PME), «le passage d’une économie dirigée à une économie de marché a largement affecté dans notre pays la manière d’appréhender l’investissement et l’entreprise en tant que système humain.» Pour certains, ce changement structurel de l’économie nationale a été entrepris sans réflexion préalable quant aux comportements des gens. On a dû penser, peut-être, que dès lors le changement était nécessaire, les gens allaient naturellement s’y adapter. Mais l’expérience démontre aujourd’hui que le processus psychologique déclenché provoque également des réactions d’opposition plus ou moins violentes, plutôt qu’une adaptation naturelle. La prise de risque est, donc, d’autant plus importante que les facteurs humains interviennent davantage dans la faisabilité du projet. Ces résistances au changement montrent finalement que les pratiques «anti- économiques» reflètent surtout l’état des mentalités du citoyen de base et des conditions morales, matérielles, psychologiques et institutionnelles dans lesquelles se développe l’investissement, d’une manière générale. Quant à Malek Mebarek Serraï, un expert international, il a lancé hier un véritable pavé dans la mare en déclarant qu’avec la forte présence des lobbies en Algérie, un certain nombre de dossiers d’investissements présentés à l’administration algérienne par des hommes d’affaires d’origine arabe se sont retrouvés tout simplement à... Paris, chez des concurrents français. «Une situation inacceptable pour un pays souverain!» s’est-il indigné, à juste titre d’ailleurs!
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