Algérie

L'Algérie en fête!



Vivre le cinéma en communion, partager des moments chaleureux tout en convivialité c'est que les cinéphiles ont vécu du 24 au 29 aout à Angoulême cette année, où le drapeau algérien a été hissé et placé aux coté de l'emblème du français d'abord en signe d'amitié mais surtout par ce que cette quatorzième édition du festival était dédié au cinéma algérien. Ainsi une rétrospective de nombreux films algériens des plus anciens aux plus récents ont été montrés devant un public assoiffé et curieux chaque jour. Beaucoup de femmes habitant le quartier et travaillant en bénévolat dans ce festival arboraient d'ailleurs souvent des robes chatoyantes kabyles en signe de leur fierté de leur héritage cultuel et identitaire algérien.Parmi les films algériens projetés on relèvera «l'Oranais» qui a été présenté par son réalisateur Lyes Salem en présence d'un de ses comédiens, en la personne de l'acteur Khaled Benaissa.
«L'Oranais» de Lyes Salem...
A propos du film l'Oranais Lyes Salem confiera lors de sa projection: «l'oranais est un film qu'on a fait avec Khaled Benaissa entres autres en 2013, qu'on a tourné comme son l'indique à Oran, qui va vous raconter une histoire qui se passe sur une trentaine d'année, une histoire de famille et d'amitié sur les hommes qui sont rentrés de la guerre de libération en héros, voir comment ils ont évolué, une fois qu'ils ont eu le pouvoir dans les mains».
Pour sa part, Khaked Benaissa remerciera d'emblée le «festival d'avoir organisé avec autant de panache de festival et cette rétrospective du cinéma algérien. c'est un cinéma qui a besoin de beaucoup de lumière..Beaucoup de public.
En Algérie on n'a pas beaucoup de salles et beaucoup d'opportunités de rencontrer notre public. Merci à Dominique Besnehard et à Marie-France Brière (Délégués du festival du film francophone d'Angoulême NDLR) pour ces beaux films et cette sélection là.» A propos du «l'Oranais», il fera remarquer: «Pour moi, c'est un film très important, car, il ya un avant et après «l'Oranais», dans mon parcours. C'est un film qui m'a beaucoup inspiré et aidé à réfléchir sur ce que je veux être et comment regarder le passé de l'Algérie et son avenir. Comme il a dit Lyes Salem, c'est 30 ans d'histoire, cela commence dans les années 50 et se poursuit jusqu'à la veille du terrorisme. Mon personnage, j'ai eu du mal à l'aimer pour l'interpréter.
Grace à Lyes, j'ai été obligé de l'aimer pour pouvoir l'interpeler. J'ai dû trouver quelques clés pour admirer ce personnage là, malgré moi. Car Hamid que j'incarne, a eu du mal à gérer l'ivresse du pouvoir, ce qui l' amené à faire des choix qui lui sont propres.»
L'Algérie présente et représentée
A noter que c'est Lyes Salem qui a eu aussi l'insigne honneur de présenter toute la sélection des films algériens.
Un festival qui lui portera aussi chance puisqu'il n'était pas venu les mains vides.
Lyes Salem est venu aussi présenter un nouveau long métrage dans lequel il joue. Il s'agit de La vraie «La Vraie Famille» de Fabien Gorgeart. Ce dernier a été doublement récompensé en recevant le prix du jury mais aussi le Valois de la meilleure actrice pour Mélanie Thierry. Il est bon à noter que le Festival du Film d'Angoulême 2021, a couronné aussi le long métrage «Une Histoire d'amour et de désir» de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid pour le Valois de diamant.
Le Film évoque l'histoire d'un jeune homme d'origine algérienne qui va tout faire pour résister au désir pour une tunisienne de son âge.. Là encore l'Algérie était là.
D'ailleurs c'est cet acteur là, joué par Sami Outalbali qui recevra le Valois de l'acteur! Un très beau film et une belle brochette de comédiens prometteurs en effet....
Nicole Garcia présidente du jury
Rappelons que les films en compétition avait comme présidente du jury cette année l'actrice et réalisatrice Nicole Garica qui est née à Oran et dont le festival d'Oran du film Arabe lui a déjà rendu hommage il ya quelques années.
A propos des films de la sélection, Nicole Garcia dira dans une interview que pour faire un palmarès il faut regarder des films d'abord et les films ce sont des émotions que l'on se fait.. C'est rentrer dans l'univers de quelqu'un, dans lequel on adhère. Apres on peut détailler selon la mise en scène, les acteurs etc».
La sélection a t-elle été difficile, compte tenu la crise sanitaire'
A cette question, le délégué général du festival, Dominique Besnehard avouera, dans une interview pour France 3 que «c'est souvent dans les crises que se font les chefs d'oeuvres. Regardez la seconde guerre mondiale et bien cette crise que l'on peut comparer à une guerre, a vu de bons de films qui se sont faits ou qui se sont terminés. On a eu beaucoup de mal à se décider tellement les films étaient forts, le contraire que l'on pouvait imaginer.»
«Nous, c'est d'abord la francophonie...»
A propos des films algériens, Dominique Besnehard relèvera la difficulté de voir certains films algériens eu égard à la mauvaise qualité de leur copies aujourd'hui. Il citera le film Les «Chroniques des années de Braise», de Lakhadar Hamina, Palme d'or à Cannes en 1975, un film qui figurait parmi ceux dont des copies abimés ont été restaurés, soulignant par ailleurs que «c'est le premier film algérien de stature internationale». Affirmant qu'en Algérie on ne parle pas que le français, M. Besnehard relèvera «nous c'est d'abord la francophonie qui nous interesse.
L'Algérie c'est tout de même un pays avec une histoire francophone, c'était donc important de ne pas oublier la langue...» Rappelons que parmi les autres films algériens sélectionnés, on pouvait noter «De Hollywood à Tamanrasset» de Mahmoud Zemmouri, de «Omar Gatlato» et la «Famile» de Merzak Allouache, de «Cheb» de Rachid Bouchareb, «l'Oranais» de Lyes Salem, «Le Harem de Mme Osman», «Lola Pater» de Nadir Moknèche, de «Nahla» de Farouk Beloufa, «Le soleil assassiné» de Abdelkrim Bahloul, de «Abou Leila» de Amin Sidi-Boumedieène, «À mon âge je me cache pour fumer» de Rayhana, «Cigare au miel» de Kamir Aînouz, et du récent documentaire «Leur Algérie» de la jeune réalisatrice Lina Soualem.


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