L'Algérie en 2963 Point Zéro : les autres articles

Alors que le Maroc a officialisé tamazight en 2011, la Libye a décrété Yennayer fête nationale, le chanteur Takfarinas ayant même été invité à Tripoli pour l'occasion. En retard sur ses voisins et sur elle-même, l'Algérie peine encore à satisfaire les revendications basiques de sa société, identitaires et culturelles, mais aussi politiques et économiques, le droit à la santé ou aux infrastructures, à l'information ou aux loisirs. C'est que tel un âne trop bien nourri, le système algérien n'avance que sous la violence, la carotte, le dollar ou le bâton, ne s'ouvre que sous la menace et ne progresse que par les coups de téléphone des puissances dominantes. En ce trois fois début d'année grégorienne, hégirienne et amazighe, l'abominable système algérien paresse sur son échec, entrave le développement économique et social, ne créant pas d'avenir pour lui-même tout en hypothéquant celui des autres, ces 50 millions d'Algérien(ne)s qui vivront sur cette terre en 2050.
Heureusement, vieux peuple, les Berbères, avec plus de 3000 ans d'histoire, devraient être en mesure de résister aux assauts du futur et de la médiocrité. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde ; les mal adaptés, les enfants gâtés et les nouveaux venus payeront très cher les aveuglements d'aujourd'hui. Quand le vieil Amazigh des Aurès, du Djurdjura, des Babors, de l'Ahaggar, du Gourara ou du Chenoua peut encore rester debout avec une galette d'orge et un burnous, un rejeton obèse du Club des Pins en viendra à égorger sa propre mère pour une brioche quand les caisses de la rente seront vidées. On dit souvent que l'Algérie est un pays jeune dirigé par des vieillards. En cet an 2963 du calendrier agraire amazigh, on pourrait poser l'idée du contraire : l'Algérie est un pays très vieux, dirigé par des adolescents sans conscience. Bonne année à eux, avec le souhait qu'ils deviennent adultes et quittent le pouvoir avant la fin des temps.