Algérie

L’Algérie doit se préparer à faire face à la guerre électronique



L’Algérie doit se préparer à faire face à la guerre électronique
Le docteur Farid Benyahia PHD en relations internationales diplomatiques et auteur d’un livre intitulé « Impact de l’utilisation de la Nanotechnologie sur les systèmes d’Information » a animé, hier, au Forum d’El Moudjahid une conférence sur la guerre électronique qui rappelle cet épisode du « hacking de la RQ- 170 Sentinel » ou l’Iran a réussi, durant les deux dernières années, à contrôler un satellite espion appartenant à la CIA au point de suspendre ses missions d’espionnage.

La conférence de M.Benyahia s’est voulu un cours magistral sur l’utilisation de la nanotechnologie sur les systèmes d’information et la guerre électronique. Si au début la communication donnait l’impression que le conférencier abordait un thème de Science Fiction ; les débats ont permis à l’assistance de mieux comprendre le concept de nanotechnologie et de saisir la définition de la guerre électronique restée longtemps une expression mystérieuse. Pour l’invité du Forum ; la première guerre mondiale a été celle des chimistes, la deuxième celle des physiciens et la troisième sera sans aucun doute celle des mathématiciens et des informaticiens.
C’est pourquoi estime le conférencier, l’Algérie doit se préparer en encourageant les compétences nationales spécialistes dans ce domaine et en développant l’intelligence algérienne. En axant sa communication sur la nanotechnologie et les domaines d’utilisation de cette science et son potentiel d’application éventuelle dans les différents secteurs en allant de la chimie à la médecine des différentes industries civiles aux industries militaires ; M. Benyahia en a fait le préambule pour mieux expliquer la définition de la guerre électronique ou ce que l’on appelle communément la guerre de l’ombre . Car la maitrise du premier permet de faire face au deuxième. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’il a réussi à nous faire découvrir cet espace de lutte né avec le développement des premiers moyens de télécommunications, puis de la technologie des radars et des missiles. Mais, avec l'émergence de la société de l'information, phénomène s'accélérant dans les années 90, la guerre électronique s’est hissée à un niveau stratégique dans la vie et la défense d'une nation. Pour le conférencier, il faut se préparer aujourd’hui et notre pays a les moyens de le faire. Il suffit de créer des institutions chargées de suivre les compétences et de permettre l’émergence des think tanks une sorte de réservoir de pensée. Dans son exposé M.Farid Benyahia a à maintes reprises tenu à comparer l’Algérie à l’Iran qui justement a réussi une première en déroutant le parcours initial d’un satellite espion en utilisant la technique du laser , au point d’arrêter ses fonctions . Un point de vue loin d’être partagé par l’économiste et expert Malek Serrai. Pour M. Serai, la comparaison n’a pas lieu d’être. Car l’Iran de par sa situation géographique et ses relations avec l’occident ne peut avoir les mêmes préoccupations que notre pays. En plus sur le plan technologique le pays de Khomeiny est en perpétuelle concurrence avec Israël. Au chapitre attaques informatiques, le conférencier a eu à répondre à une question sur les différentes attaques dont font l’objet les réseaux sociaux en Algérie avec pour objectif de déstabiliser le pays. Surtout qu’il n’est un secret pour personne que derrière les « révolutions arabes » des mains manipulent et tirent les ficelles en se cachant derrière les réseaux sociaux . A ce sujet il dira qu’il est impératif d’installer des pare-feu ou encore un schéma directeur pour protéger nos systèmes informatiques.
Nora Chergui

Qu’est ce que la nanotechnologie ?
Le terme nanotechnologie fut utilisé pour la première fois en 1974 par Norio Tanigushi. Il fut toutefois popularisé par K. Éric Drexler dans les années 1980, lorsque celui-ci introduisit le terme de «manufacture moléculaire». Richard Feynman a été le premier scientifique à avancer l'idée qu'il serait bientôt possible pour l'homme de transformer la matière au niveau atomique. Dans un discours visionnaire devenu depuis célèbre, prononcé en décembre 1959 devant l'American Physical Society, il envisageait la possibilité de faire tenir tout le contenu de l'encyclopédie Britannica sur la tête d'une épingle et de réorganiser la matière atome par atome.

Maitre des ondes,maitre du Monde
La guerre électronique est une discipline récente, apparue il y a un siècle. Longtemps restée dans l'ombre en raison de son caractère confidentiel, elle fut largement médiatisée à l'occasion des conflits récents. Elle intervient au cœur des fonctions vitales de la défense et de la sécurité que sont le renseignement, la protection, ou encore les actions offensives à destination d'un adversaire. Bref, le maître absolu des ondes, monde virtuel quasi invisible, devient maître du monde. Plus encore, outre l'obtention d'avantages opérationnels par la supériorité électronique, le maître des ondes est aussi celui qui s'offre le moyen de maîtriser voire de dominer l'information. Pour beaucoup la guerre électronique est donc bien plus qu'une discipline militaire. Derrière elle se cache aussi une compétition politique, technologique, économique entre grandes nations, au demeurant souvent alliées sur la scène internationale.

M. Malek Serrai, analyste, expert en économie : «Notre jeunesse est une force à exploiter»

El Moudjahid : Vous êtes, M. Serrai, expert international. Pourrait-t-on recueillir vos impressions à chaud, suite à cette conférence débat ?
M. Serrai : A vrai dire, je connais le docteur Farid Benyahia sous l’angle de l’humanist, puisque dans le cadre du programme du Président de la République M. Bouteflika, celui afférent à la réconciliation nationale, M. Benyahia a été un élément très dynamique en ce qui concerne la sensibilisation des populations de l’Est algérien, concernant cette question. Pour moi, M. Benyahia est un pourvoyeur d’idées de paix. Et là, je le retrouve à développer un thème de guerre. Ce visage multiple m’a surpris et j’en suis agréablement surpris.
En d’autres termes, il faut donner la chance à ces compétences nationales pour s’exprimer davantage sur tous les sujets qui les concernent directement, où indirectement d’ailleurs, y compris dans les médias lourds.
Le conférencier plaide pour le développement des Think Tank en Algérie et pour la création d’une institution chargée de cette mission. Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, je partage le point de vue de M. Benyahia lorsqu’il dit qu’il faudrait que le Think Tank puisse se développer davantage pour de meilleures visibilités surtout concernant les secteurs stratégiques, à l’image de ceux se rapportant à la défense nationale, la santé, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, l’indépendance alimentaire, les télécommunications mais également à la stratégie économique à moyen et long terme. On doit dès maintenant dessiner l’Algérie à l’horizon 2050.
A votre avis, que faut-il faire également en vue d’atteindre cet objectif ?
Je me dois de souligner l’extraordinaire réaction de nos jeunes face aux attaques qui essayent d’affaiblir notre pays. Ce sursaut qualitatif des jeunes est à saluer. Notre jeunesse est une force à exploiter. C’est pourquoi, il faut œuvrer à consolider davantage le nationalisme chez les jeunes et les mettre à l’aise dans leur peaux tout simplement. Il faut leur donner les moyens pour qu’ils puissent se retrouver et s’exprimer.
Propos recueillis
par Soraya G.

Qu’est-ce que les « Think Tanks » ?

Selon le dictionnaire, le think tank est un "groupe d'experts". Pour mieux comprendre, il faut traverser l'Atlantique. Des think tanks, ou "réservoirs à pensées", les Etats-Unis en comptent aujourd'hui plus de mille cinq cent.
Ces institutions privées, a priori non partisanes, sans but lucratif et indépendantes, jouent un rôle majeur dans la vie publique, économique et politique américaine. Tour à tour, ces institutions planchent sur l'éthique dans le monde de l'entreprise, la réforme de la sphère publique, la politique énergétique, les rapports Nord-Sud ou encore l'éducation.
Financés par des fonds publics, des entreprises ou des particuliers, les think tanks regroupent des patrons, des universitaires, des chercheurs qui réfléchissent ensemble sur un point précis dans le but d'atteindre un objectif.Les think tanks ne se limitent donc pas à la "pensée". Ces clubs de réflexion, où se côtoient des leaders d'opinion, s'appuient en général sur des études, des rapports ou des événements (forums, séminaires...) pour diffuser leurs idées auprès des responsables politiques.
Aux Etats-Unis, chaque grand patron, chaque ponte universitaire, ou presque, est membre d'une telle institution.


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