Les T-Bons sont surs mais pas rentables
La grande tension sur les marchés boursiers et la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis ne devraient pas entrainer un changement radical d’attitude de l’Algérie à l’égard des bons de trésor américains (T-Bonds), estiment les spécialistes. La sécurité du placement, premier critère du choix de l’Algérie, n’est pas remise en cause par la perte de la note triple AAA de la dette publique américaine.
Par contre, la rentabilité du placement est discutable, les marges de rendements sur les T-Bonds tendant déjà vers le zéro. L’Algérie qui a placé une partie de ses réserves en T-Bonds n’a pas de raison de paniquer estime un économiste algérien. A une question de l’Agence de presse APS, l'économiste Abderahmane Mebtoul estime que ces placements ne risquent rien car ils sont garantis par « les Etats et déposés dans les banques centrales ». Selon lui, l’Algérie a « tout intérêt à les garder à terme". Il n’est pas dans l’intérêt des détenteurs des T-Bonds de les revendre avant terme sur le marché libre qui connait une décote importante. Les chinois, plus grands détenteurs des T-Bonds, n’ont pas intérêt à vendre même si une dépréciation de 1% de la valeur des bons de trésor se traduirait par une perte de 11 milliards de dollars. C’est d’ailleurs la raison du discours très véhément de Pékin exprimée via l’agence Chine Nouvelle qui a estimé que le « gouvernement américain doit se résigner à un état de fait douloureux : le bon vieux temps où il n'avait qu'à emprunter pour se tirer du pétrin qu'il avait lui-même créé est terminé ». Mais les chinois – tout comme les japonais – détiennent des quantités importantes de T-Bonds et ne prendront par le risque de déprécier davantage des actifs chahutés en vendant. Les détenteurs des T-Bonds vont, selon toute probabilité et en toute logique, les conserver. Pour Mebtoul, « l'Algérie risque la dépréciation de ces placements si elle décide de les revendre avant leur arrivée à terme sur un marché libre qui connaît actuellement une décote importante. "Il se pose la question de la dépréciation (des placements) sur les marchés libres en cas de revente avant terme.
L’option du statu-quo
Pour l’Algérie, il s'agit d’analyser les rendements, de voir si les placements l’ont été à court terme ou à moyen terme", précise-t-il avant de conseiller l’option du « statuquo » et d’attendre « au moins l'arrivée de ces placements à terme". Les placements en devises de l'Algérie en Bons du Trésor américain (T.Bonds) sont évalués à quelque 155 milliards de dollars. Pour le docteur Mebtoul, ''il faut que l'Algérie garde le cap et ne vende pas ses T.Bonds''. Même constat fait par Noureddine Legheliel, analyste boursier au site d’El Watan. Selon lui, la crise de la dette aux Etats-Unis peut avoir un impact limité sur les bons du Trésor US. ‘’L’Algérie n’a pas à s’inquiéter pour ses réserves, d’autant que la FED peut intervenir en rachetant ses T-Bonds pour maintenir leur valeur et les taux d’intérêt’’. Auquel cas, l’Algérie peut récupérer son argent en permettant le rachat des bons du Trésor qu’elle détient par la réserve fédérale (FED). En attendant l’ouverture des marchés lundi, tout le monde se tient ‘’la tête’’.
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Posté Le : 09/08/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : ÉCRIT PAR BOUALEM ALAMI
Source : www.maghrebemergent.com