Algérie

L'Algérie dépouillée de son quota



La 17e réunion extraordinaire de la commission exécutive de la Commission internationale pour la conservation du thon (ICCAT) a fixé à  138 tonnes en 2011 le quota de la pêche au thon pour l'Algérie. Il avait été fixé à  616 t lors de la dernière réunion de la commission, en décembre 2009 ; il est passé de 2000 t en 2005-2006 à  1100 t en 2009, puis à  900 t en 2010. Les 418 t retirées à  l'Algérie, qui a brillé par son absence à  la réunion, ont été partagées entre quatre pays. La Libye qui a réclamé le quota total de l'Algérie, soit 616 t au motif que «les Algériens ne pêchent pas leur thon», s'est vu attribuer 300 t en faisant un droit sur le golfe de Syrte, la principale zone de reproduction en Méditerranée.
La Turquie, la Croatie et l'Egypte se sont partagées les 178 t restantes avec respectivement 100, 48 et 30 t. On a noté la position de la Tunisie, qui a refusé de prendre part à  la curée, et celle de Malte, qui s'est vivement opposée au retrait du quota de l'Algérie. En fait, il y a eu une revue à  la baisse de tous les quotas. L'organisme scientifique de l'ICCAT, le SCRS, avait préconisé de réduire le total des captures en Méditerranée à  10 500 tonnes pour infléchir la courbe de la baisse des effectifs de thons, qui sont en chute libre. Les ONG ont milité, chacune à  sa manière, pour un moratoire de la pêche au thon. Curieusement, ce sont les USA et le Japon – qui consomme 80% de la pêche mondiale – qui ont soutenu la proposition des ONG face aux pays européens. Finalement, la commission a arrêté le global des captures à  12 900 t pour 2011 contre 13 500 en 2010. Ce qui ne signifie pas non plus que les quotas sont respectés à  la lettre. La France a été sanctionnée par une réduction dans laquelle elle doit rembourser une dette sur des surplus de 5000 t prélevées en 2007. Alger aurait réagi tardivement et après la clôture des travaux, ont rapporté des associations indépendantes admises comme observateurs des travaux. C'est, pour l'heure la seule information sur une réaction du gouvernement algérien. Personne n'est au courant. Les Algériens n'ont jamais pêché le thon rouge parce qu'ils n'ont jamais eu les moyens de le faire. On usait d'un stratagème pour obtenir un quota. L'administration inscrivait des sardiniers et des chalutiers, parfois à  l'insu de leurs propriétaires, sur la liste réclamée par l'ICCAT pour bénéficier du quota qui était ensuite échangé virtuellement avec des partenaires étrangers, comme l'a prouvé l'affaire de Annaba en 2009. Question sans réponse depuis des années : quelle a été la destination de ces milliers de tonnes allouées et surtout à  qui a réellement profité les quotas de l'Algérie, lorsqu'on sait que le kilo de thon est déclaré à  1,2 euro, alors que les Japonais peuvent aller jusqu'à payer 100 euros, s'il s'agit d'individus jeunes et de bonne qualité ' Ne pas avoir de quota en 2011 aurait considérablement arrangé ceux qui tentent de cacher les pêches virtuelles et miraculeuses.  Il y a cependant des thoniers algériens dignes de ce nom.
Il y en aurait 4,  mais ils se heurtent à  une montagne de problèmes qui ne sont pas sans relation avec l'entêtement de leurs propriétaires à  ne pas adopter la ligne de conduite du ministère de tutelle. Deux d'entre eux rouillent dans le port de Ténès face à  un labyrinthe de décisions administratives et judiciaires parce qu'un vétérinaire du secteur, diligenté sur les lieux en qualité d'expert, les a déclarés usagés en dépit de plusieurs expertises judiciaires effectuées par des services compétents.


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