Algérie

L'Algérie déplore les violences en Syrie



Pour les Syriens, « le Printemps arabe » s'éternise et devient coûteux en vies humaines. La situation reste précaire dans plusieurs villes syriennes où des manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad sont violemment réprimées.

Hier, l'armée est sortie de la ville de Hama, d'où sont partis les mouvements de révolte qui auraient fait plus de 2.000 morts, dont 400 membres des forces de sécurité, selon des ONG. C'est dans ce contexte qu'est intervenue l'Algérie hier mercredi pour déplorer les violences en Syrie. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a affirmé qu'»aujourd'hui, nous ne pouvons que déplorer les violences et exhorter les parties syriennes à faire prévaloir la voie de la sagesse et du dialogue national inclusif pour surmonter la crise'', ainsi que ‘'progresser dans la mise en Å“uvre des réformes politiques annoncées par les autorités syriennes afin de préserver la sécurité et la stabilité de ce pays frère qui joue un rôle important dans la région». Dans une déclaration à la presse, il a précisé que l'Algérie n'a pas observé de ‘'silence'' sur ce dossier. Sans le dire, il a signifié que la même attitude que l'Algérie observe dans le cas de la Libye est suivie dans le cas du dossier syrien. Réfutant le silence d'Alger sur cette question aux plus forts moments de la répression des manifestants dans plusieurs villes syriennes, il a rappelé que le chef de la diplomatie algérienne s'était déjà exprimé sur le sujet le 21 juin dernier à Luxembourg, en marge de la 6e session du Conseil d'association Algérie-UE. Le 21 juin dernier à Luxembourg M. Medelci a notamment relevé que ‘'l'Algérie est très préoccupée» par la situation en Syrie, estimant que le départ du président Bachar Al-Assad du pouvoir est uniquement «du ressort du peuple syrien». «Concernant la Syrie, ce n'est pas pratiquer la langue de bois que de vous dire que l'Algérie est très préoccupée par ce qui se passe dans ce pays frère. Ce qui se passe n'est pas acceptable», a encore ajouté M. Medelci lors d'un point de presse animé conjointement avec son homologue de Hongrie M. Janos Martonyi, dont le pays assurait la présidence tournante de l'Union européenne (UE) et le commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, M. Stefan Fule. «C'est bien clair, nous sommes aujourd'hui extrêmement préoccupés» par cette situation «mais la question de savoir si tel ou tel responsable a perdu sa légitimité n'est pas du ressort de l'Algérie», a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait si le président Al-Assad a perdu de sa légitimité. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères rappelé les principes «clairs» sur lesquels se fonde la politique étrangère de l'Algérie, relevant que «ceci est valable pour les événements qui se déroulent dans le monde arabe».

Plus loin, il affirme que «l'Algérie - sans s'immiscer dans les affaires intérieures des Etats - réaffirme constamment son attachement à la souveraineté pleine et entière des pays arabes et à leur unité, ainsi qu'au respect des aspirations légitimes des peuples à la liberté, à la démocratie et au développement». «Il s'agit, bien entendu, de prendre en charge et de répondre à ces aspirations par des moyens pacifiques dans le cadre d'un dialogue national responsable, afin de conjurer les risques de violence et d'effusion de sang», a-t-il poursuivi. «Ensuite, je vous rappelle que l'Algérie reconnaît les Etats et non les régimes comme cela a été souligné, encore récemment, tant par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, que par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci», a encore affirmé M. Belani, qui a, une fois de plus, confirmé la politique de non ingérence prônée depuis toujours par l'Algérie, en dépit de certaines vaines tentatives de l'impliquer dans des conflits internes concernant des pays amis.

La situation en Syrie a provoqué des réactions virulentes de la Ligue arabe et des pays du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite, qui a rappelé son ambassadeur à Damas. Le Koweït et Bahreïn lui ont emboîté le pays tandis que le Conseil de Coopération du Golfe et la Ligue arabe ont condamné les violences en Syrie. La Turquie, frontalière de la Syrie, a exprimé une impatience croissante face à la politique de la terre brûlée du président Assad. La Russie a fait de même. «Le régime a franchi un nouveau seuil dans la violence, ce qui rend la complaisance plus difficile», a estimé un analyste basé à Damas de l'International Crisis Group.




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