Algérie

L’Algérie dépêche une délégation ministérielle à Londres



Les dessous d’une possible extradition de Khalifa L’extradition éventuelle de l’ancien patron du groupe Khalifa, Rafik Abdelmoumène Khalifa, réfugié à Londres depuis 2003, refait encore une fois surface après l’envoi -il y a quelques jours- d’une délégation ministérielle de haut rang dans la capitale britannique. D’autres sources avancent, par contre, l’hypothèse d’une commission rogatoire internationale demandée par l’Algérie pour permettre à la justice algérienne d’interroger Abdelmoumène Khalifa à Londres. Cette éventualité, qui a été évoquée lors d’un récent entretien du ministre de la Justice, Tayeb Belaiz, avec l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, Andrew Tesoriere, semble prendre forme à mesure que les jours s’égrènent. L’entretien, qui a eu lieu à la demande de l’ambassadeur britannique, a porté sur la coopération judiciaire entre l’Algérie et la Grande-Bretagne et a constitué peut-être l’amorce de la mise en œuvre de la procédure d’extradition de Rafik Khalifa. L’Algérie et la Grande-Bretagne sont liées désormais par une convention d’extradition qui avait été signée en juillet 2006 lors de la première visite officielle à Londres du président Bouteflika. La convention ratifiée par le parlement britannique en octobre 2006 et publiée au Journal officiel algérien le 13 décembre, n’entrera en vigueur qu’après l’échange officiel des instruments de ratification entre les deux pays. Cet échange n’a pas encore eu lieu mais tout porte à croire que le Foreign Office a adressé la convention ratifiée et signée à l’ambassade britannique à Alger, et remis le document au gouvernement algérien. C’est à partir de ce nouvel élément que le gouvernement algérien a décidé d’envoyer une délégation ministérielle pour entamer les démarches nécessaires en vue de l’extradition de Abdelmoumène Khalifa. Auparavant, des demandes d’extradition de Khalifa ont bel et bien été envoyées en Grande-Bretagne, mais tellement mal ficelées qu’elles n’ont eu aucune chance d’être prises en compte. Mais avant d’arriver là, beaucoup de temps et de négociations ont été rendus nécessaires pour aboutir à la signature de cette convention d’extradition. L’Algérie et la Grande-Bretagne n’avaient pas d’accords d’extraditions et la tâche paraissait insurmontable. Il a fallu la visite officielle à Londres du président Bouteflika en personne, la première du genre depuis l’indépendance du pays, pour que l’enjeu ait autant d’importance, tant pour Londres que pour Alger. Le but de ce voyage était de faire avancer, en deux jours, le dossier judiciaire des extraditions auxquelles Londres s’est refusé jusqu’à présent. La partie anglaise arguait, à chaque fois, le risque encouru par les ressortissants algériens incriminés dans des affaires de terrorisme ou réfugiés au Royaume-Uni, comme le roi déchu Abdelmoumen Khalifa. En retour, les compagnies britanniques de la finance ou du bâtiment comptent se voir ouvrir les portes d’une Algérie gazière et pétrolière convoitée par la France, les Etats-Unis ou la Chine. D’autres pourparlers étaient nécessaires pour boucler le dossier épineux de la coopération judiciaire bilatérale conclue finalement par la signature de quatre accords de coopération judiciaire. Ils ont été rédigés «sur le modèle de ceux déjà passés avec beaucoup d’autres pays en matière judiciaire, pénale, de réadmission et d’extradition» a affirmé à l’époque un diplomate anglais. En retour, le président Bouteflika a promis de donner des «assurances diplomatiques» quant au sort réservé en Algérie à ceux que Londres souhaite y renvoyer. Cela ne concerne pas évidemment la quinzaine d’Algériens que la justice britannique suspecte d’activités terroristes. Immédiatement après la signature des quatre accords, la partie britannique annonce que plus de 200 Algériens ont déjà été expulsés «sans problème» en Algérie, pour des délits ou un séjour illégal au Royaume-Uni. Le président Bouteflika, qui souhaitait diversifier les relations économiques avec la Grande-Bretagne et d’élargir les domaines d’investissement jusqu’ici monopolisés par le gaz et le pétrole -ceux-ci représentent 90% des exportations algériennes- a obtenu, en 2003, un contrat gazier entre Alger et Londres. L’Algérie livre aujourd’hui au pays de Sa Majesté un volume annuel de 5 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d’un accord conclu récemment entre Sonatrach et British Petroleum.




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