Algérie

L'Algérie demeure un pays de transit et de destination



Selon le rapport annuel du département d'Etat sur le trafic des personnes, publié jeudi dernier à Washington, l'Algérie demeure un pays de transit et de destination pour l'immigration clandestine provenant essentiellement des pays d'Afrique subsaharienne.Ainsi, l'Algérie a toujours fait face au flux d'immigrés qui entrent clandestinement dans le pays avec l'aide des réseaux de passeurs et de contrebandiers, constate ledit rapport dont la mission demeure l'évaluation des progrès annuels réalisés par les pays dans la lutte contre la traite des personnes. Aussi, ce document mondial présenté par le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, ajoute que de nombreux migrants, échouant à rejoindre l'Europe, restent en Algérie, et ce, au moment où certains d'entre eux qui ont des dettes à régler aux passeurs sont susceptibles d'être réduit au travail forcé et à la prostitution pour payer leur traversée à ces réseaux criminels.
Dans cette conjoncture, l'Algérie a maintenu en 2017, les efforts engagés pour la protection des migrants en identifiant 33 victimes de la traite des personnes, dont 19 hommes et 14 femmes, contre 65 victimes potentielles identifiées en 2016. Au cours de cette période, «le gouvernement a déployé des efforts considérables en augmentant le nombre d'enquêtes et de poursuites engagées contre des trafiquants présumés, en identifiant 33 victimes et, en formant davantage de praticiens judiciaires», précise le rapport en question.
Dans ce contexte, «le gouvernement a également redoublé d'efforts pour enquêter et poursuivre les contrevenants», indique le département d'Etat, rappelant que sur le plan pénal, l'Algérie a criminalisé le travail forcé et le trafic du sexe en vertu de l'article 5 de son code pénal.
Par ailleurs, au cour de l'année 2017, des enquêtes ont été menées sur quatre affaires impliquant 26 trafiquants présumés, alors que vingt-deux accusés ont été poursuivis en justice pour trafic de personnes. Dans le cadre de cette lutte, la direction générale de la sûreté nationale a maintenu six brigades de police opérationnelles pour surveiller l'immigration clandestine et la traite des êtres humains et a mobilisé 50 autres brigades spécialisées pour lutter contre les crimes commis contre les enfants, y compris ceux liés au trafic de personnes.
Sur le plan coopération, le rapport a mis en exergue la mise en place du Comité Interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes qui a été doté d'un budget et d'un mandat à cet effet. Aussi, signale-t-il que l'Algérie qui œuvre activement dans le cadre d'Afripol pour renforcer la coordination des pays africains en la matière contribuant également, aux bases de données d'Interpol sur la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Cela dit, pour la deuxième année consécutive, l'Algérie a été classée dans la liste de surveillance Tier 2.
Ce classement comprend quatre catégories à savoir ; catégorie 1, catégorie 2, liste de surveillance de la catégorie 2 et catégorie 3. Aussi, les classements de 2017 et 2018 représentent-ils une amélioration comparés à l'année 2016, où elle a figuré à la troisième catégorie.
L'Algérie avait, dès lors, contesté officiellement ce classement, estimant que l'appréciation du département d'Etat était «loin de résulter d'une évaluation rigoureuse» de la situation et ne «rendait certainement pas justice à la posture claire et active de l'Etat algérien sur cette problématique».
Dans ce sens, la Catégorie 1, dont le classement le plus élevé, ne signifie pas que la traite des personnes n'existe pas dans les pays en question ni que ces pays appliquent des mesures suffisantes pour lutter contre ce phénomène. Elle indique plutôt que les autorités ont constaté l'existence de ce trafic, qu'elles ont déployé des efforts pour régler le problème et qu'elles se conforment aux normes minimales de la loi américaine sur la protection des victimes de la traite (Tvta), adopté en 2000.
Enfin, faut-il rappeler que ce classement mondial est fondé davantage sur l'ampleur des efforts menés par les pouvoirs publics pour lutter contre la traite des personnes que sur l'étendue du problème dans le pays, selon les précisions du département d'Etat.


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