Algérie

L'Algérie continuera-t-elle à se voiler la face'



L'Algérie continuera-t-elle à se voiler la face'
Une vue de CaracasLe statu quo décrété par le cartel, qui s'est accompagné par un effondrement des cours de l'or noir, indique que les pouvoirs publics n'auront d'autre alternative que de casser la tirelire et de procéder à une restriction des dépenses publiques pour limiter la casse.Le Venezuela a déjà pris le taureau par les cornes. Son président a décidé le 28 novembre dernier de recourir à des coupes budgétaires après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ait renoncé à réduire sa production. Une décision qui s'est accompagnée par un effondrement des cours du brut. Nicolas Maduro a également demandé de «procéder à un examen des traitements et salaires de tous les employés des ministères, des entreprises publiques, à commencer par le président» tout en soulignant qu'il en attendait «une proposition de réduction substantielle des salaires et traitements de la haute direction, des ministres et ministres délégués, des présidents et vice-présidents des entreprises d'Etat». Une mesure qui doit déjà faire trembler bien des membres du gouvernement, de députés et d'autres responsables... Pas de son de cloche du côté d'Alger qui est pourtant loin de s'accommoder de la situation actuelle du marché pétrolier. Les recettes des exportations d'hydrocarbures qui représentent plus de 95% de rentrées en devises de l'économie nationale battent de l'aile alors que les gisements de pétrole se tarissent sans que des découvertes majeures ne soient annoncées... La balance commerciale qui a accusé un déficit de près de 50% en 2013 va certainement creuser encore un peu plus ce manque à gagner qui est dû à cette baisse impressionnante des prix du pétrole tandis que la facture des importations explose. L'excédent commercial a reculé de 18% pour les neuf premiers mois de 2014 par rapport à la même période en 2013. 5,39 milliards de dollars contre 6,6 milliards de dollars. Les importations «se sont établies à 43,83 milliards de dollars contre 41,93 milliards de dollars en hausse de 4,55% durant la même période de comparaison», soulignait le document des services des douanes qui a relevé que les exportations hors hydrocarbures, avaient atteint 2,05 mds durant les neuf premiers mois de 2014. C'est dans cette conjoncture que s'est élaborée la loi de finances 2015 qui n'a montré aucun signe en matière de prudence budgétaire. Ce qui doit conduire à puiser dans le Fonds de régulation des recettes et en cas d'extrême nécessité dans ce fabuleux bas de laine de 193,269 milliards de dollars (qui s'est contracté d'après le dernier rapport de la Banque d'Algérie) pour rétablir l'équilibre. Cette tendance (baissière, Ndlr) «ne menace pas pour l'heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», avait assuré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Les déclarations apaisantes ne suffisent plus. La dégringolade des prix du pétrole les a rendues obsolètes.Il faut désormais se rendre à l'évidence, l'austérité qui était tant redoutée pointe le bout de son nez. Le match qu'ont décidé de se livrer Riyadh et Washington au sujet de la chute des prix du pétrole fait des victimes collatérales. Les dégâts pourraient s'avérer irréversibles pour certains pays qui ont besoin d'un baril à 100 dollars, voire plus pour assurer la paix sociale et leurs équilibres budgétaires. Avec le niveau atteint par le prix du baril en cette fin de semaine, l'Algérie y laissera des plumes à coup sûr. Les cours du pétrole, ont plongé de plus de 7 dollars à New York le 28 novembre dernier pour s'établir à 66,15 dollars, leur plus bas niveau depuis septembre 2009 tandis que le Brent de la mer du Nord coté à Londres est lui aussi passé sous la barre des 70 dollars. L'Algérie ne peut indéfiniment se voiler la face, le feu est à sa porte. Pour éteindre l'incendie, elle n'a d'autre alternative que de rogner la cagnotte qu'elle a mis des années à constituer.Le statu quo décidé par l'Opep qui s'est accompagné par un effondrement des cours de l'or noir indique que les pouvoirs publics n'auront d'autre alternative que de casser la tirelire et de procéder à une restriction des dépenses publiques pour limiter la casse. Le Venezuela a montré la voie...




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